Le ministère de l’Intérieur semble décidé à mettre un terme à la «rente parlementaire» lors des élections législatives du 7 octobre 2016. En effet, des amendements, qui seront apportés à la loi organique sur la Chambre des représentants, supprimeront la liste nationale réservée aux jeunes candidats âgés de moins de quarante ans.
La décision a été communiquée aux chefs des partis politiques dans le cadre des concertations consacrées au prochain scrutin, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce vendredi 5 février. Et de préciser que les trente sièges, qui étaient dédiés aux jeunes, profiteront à la gente féminine, qui verra son quota passer de 60 à 90 sièges, ou seront répartis sur les circonscriptions locales.
S’appuyant sur des sources partisanes, le quotidien souligne que cette formule de liste nationale n’a pas profité aux jeunes militants, mais a été exploitée par certains leaders politiques pour placer leurs proches en tête des listes.De même, poursuit la publication, hormis sept jeunes parlementaires qui, élus via cette liste nationale, assistaient aux commissions et aux séances réservées aux questions orales, les autres jeunes députés ne donnaient signe de vie à l’Hémicycle qu'à certaines occasions. Une timide expérience!
D'ailleurs, les organisations des jeunesses des partis avaient demandé à ce que ce quota leur soit exclusivement réservé, mais les chefs des partis ont procédé autrement pour baliser la voie au Parlement à leurs proches.«Cette formule a déjà été remise en cause par le groupe parlementaire du parti Authenticité et modernité (PAM) qui avait demandé sa suppression pure et simple pour barrer la route à une certaine rente politique qui profite à de jeunes privilégiés», écrit Assabah. Le PAM avait ainsi déclaré que «cette liste avait été détournée de ses objectifs».
Enfin, le quotidien rappelle que l’actuelle loi organique sur la première Chambre prévoit une liste nationale réservée aux femmes (60 sièges) et aux jeunes (30 sièges).