Se dirige-t-on vers un dégel dans les relations maroco-algériennes, ou du moins vers un répit dans l’escalade que la partie algérienne n’a cessé d’imprimer ces derniers mois aux relations entre les deux géants maghrébins voisins?
Cette hypothèse est avancée par le magazine africain paraissant à Paris, Jeune Afrique, qui a annoncé, dans une publication parue lundi 12 septembre sur son site, que «le souverain marocain prendra part personnellement au sommet de la Ligue arabe, à Alger, les 1er et 2 novembre prochain».
Cette visite «pourrait augurer d’un climat de décrispation totalement nouveau entre le Maroc et son voisin algérien», selon Jeune Afrique, qui ajoute avoir appris de sources très bien informées que, sur instructions des plus hautes autorités marocaines, des contacts ont été établis avec plusieurs pays du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Émirats arabes unis, Koweït, Bahreïn…) pour les informer que le roi Mohammed VI prendrait part personnellement au sommet d’Alger.
La même information sur la probable présence du roi Mohammed VI au sommet d’Alger et les consultations à cet effet avec les pays du Golfe est également parue le 12 septembre dans les colonnes du quotidien arabe édité à Londres, Asharq Al-Awsat, qui cite des «sources diplomatiques autorisées».
Le média arabe rappelle que le souverain marocain a assisté pour la dernière fois à un sommet arabe en 2005, soit celui tenu à Alger durant l’ère d’Abdelaziz Bouteflika. L’Algérie, qui tient absolument à organiser le prochain sommet de la Ligue arabe, surtout à la «date symbolique» du 1er novembre, peut ainsi pousser un ouf de soulagement en apprenant que le roi du Maroc rehaussera par sa présence le 31e sommet de la Ligue arabe.
Pour l’Algérie, le verrou marocain qui semblait s’opposer fortement à la tenue du prochain sommet arabe chez elle a sauté avec cette annonce de la présence du roi Mohammed VI. En effet, aussi bien Jeune Afrique qu'Asharq Al-Awsat laissent clairement entendre que la présence à Alger des dirigeants des pays membres du Conseil de coopération du Golfe est tributaire, à un haut niveau, de celle du Maroc. Rabat «aurait même entrepris des démarches pour inciter les dirigeants de ces États à participer à un très haut niveau à ce sommet afin d’en assurer le succès».
En attendant la réponse du souverain marocain à l’invitation que lui adressera bientôt le président Abdelmadjid Tebboune par le biais de son émissaire, Abderrachid Tebbi, ministre algérien de la Justice, Jeune Afrique se demande «si le déplacement royal marquera le début d’une nouvelle ère dans les relations entre Rabat et Alger». Ce qui est sûr, c’est que la balle est dans le camp de l’Algérie, à laquelle le roi Mohammed VI n’a jamais cessé de tendre la main de la fraternité, du bon voisinage et de la coopération fructueuse entre voisins.