Dans une tentative de retrouver la situation d’avant le 13 novembre 2020, les dirigeants du Polisario cherchent, sous la supervision directe de généraux algériens, à imposer de nouvelles mesures afin de maîtriser la colère des habitants des camps, après avoir longtemps abreuvé la population séquestrée de victoires imaginaires du Front dans une guerre tout aussi fictive, rapporte Assabah dans son édition du 5 avril.
Les séparatistes ont cherché à faire pression sur des organismes internationaux pour quémander plus de soutien financier, arguant du fait que les jeunes, dans les camps, se révoltent pour demander la reprise de la guerre face à l’inertie de l’ONU. Or, la vérité est tout autre: les jeunes sont en colère contre la situation sociale désastreuse et inhumaine dans laquelle ils vivent à cause de la politique de la fuite en avant du Polisario et des généraux algériens.
Des jeunes qui ont été transformés en simples réserves pour des réseaux de trafic international et des foyers extrémistes religieux que l’Algérie soutient pour imposer son diktat dans la région. Une Algérie qui a mobilisé tous ses appareils de propagande pour exacerber l’idée d’une guerre qui n’a existé que dans l’imaginaire de ceux qui rédigeaient des communiqués pompeux dans des bureaux luxueux. Quand toute cette bruyante propagande s’est écroulée comme un château de cartes et que tout le monde a compris que la guerre des sables relevait de la science-fiction, la situation dans les camps de Tindouf a dangereusement empiré.
Le quotidien Assabah rapporte que, face à cette situation sociale tendue, le Polisario a imposé des restrictions draconiennes à tous ceux qui désiraient quitter le camp de Rabouni. Désormais, seuls cinq véhicules peuvent se diriger vers la zone tampon et la Mauritanie, après un contrôle minutieux de la douane algérienne. La situation est d’autant plus grave que les salaires des enseignants et des fonctionnaires de la santé et de la communication ont été suspendus depuis octobre 2020. Pis encore, même les milices armées du Polisario et les éléments de la police sont privés de leur salaire depuis le mois de novembre 2020.
A la situation sociale explosive à l’intérieur des camps, s’ajoutent les déroutes diplomatiques des représentations du Polisario en Europe. A tel point que les réseaux sociaux ont relayé la guéguerre entre Ould Salek, Abi Bacharia et Mohamed Sidati, auquel on a cherché à imputer les échecs cuisants du Polisario en Europe. Ce dernier a riposté en affirmant qu’il avait été marginalisé par Mohamed Salem Ould Salek parce qu’il avait demandé à Abi Bacharia de justifier des dépenses de 77.000 euros quand il était le représentant du Front en France. Ce scandale prouve, si besoin en est encore, le machiavélisme des séparatistes dont l’objectif est de s’accaparer l’argent de l’aide internationale tout en affamant les populations des camps.