La corruption avance à grand pas dans les communes et le parti au pouvoir, Parti Justice et Développement, ne compte pas rester les bras croisés. C’est du moins ce qui ressort de l’initiative de son groupe parlementaire qui saisira, ce mardi 20 janvier, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, au sujet de «l’enrichissement illicite» de certains élus communaux, dont les présidents des conseils de villes. Dans une question écrite, programmée aujourd’hui à la Chambre des députés, et dont copie est parvenue à LE360, les députés PJD font état de l’augmentation disproportionnée du patrimoine de certains élus par rapport à leurs revenus légitimes et appellent le ministre de tutelle à ouvrir une enquête sur ce qu’ils qualifient d’«enrichissement illicite» de ces nouveaux parvenus qui, malgré l’existence de nombreuses structures de contrôle financier et de lutte contre la corruption et la délinquance financière, continuent d’accumuler des fortunes colossales au détriment du contribuable marocain.
A souligner que le Maroc s’est doté, en 2006, d’une loi obligeant les élus à se soumettre à une déclaration du patrimoine une fois qu’ils ont pris leur responsabilité. Ce régime juridique devait, en effet, constituer un élément dissuasif et préventif de la corruption et du trafic d’influence. Or, huit ans après l’adoption de cette loi, la corruption n’a fait que progresser au gré de certains élus peu scrupuleux.
D’où cette levée de boucliers chez les députés PJD, qui veulent réactiver le célèbre principe: «D’où tenez-vous cela ?».