Le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane s’isole de plus en plus vis-à-vis de ses «frères, refuse de leur tendre la main pour conclure une réconciliation et continue de les attaquer à chacune de ses sorties». Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 8 juin que les critiques du leader islamiste pont poussé la plupart des dirigeants et des cadres à geler leur adhésion au parti.
Des sources indiquent que le dirigeant et ancien président de la région de Rabat-Salé-Kenitra Abdessamad Sekkal a gelé, lundi dernier, son adhésion au parti. Il suit ainsi les traces l’ancien ministre, Aziz Rabbah, qui avait, il y a quelques semaines, pris la même décision et qui s’apprête à créer une association encline à se transformer en parti.
Les mêmes sources indiquent que Sekkal a récusé la manière dont Benkirane gère le parti qui, dit-il «ressemble à une zaouïa composée de cheikhs et de disciples qui écoutent et appliquent à la lettre ce que dit le leader éternel malgré le respect que je dois aux dirigeants, cadres et militants du parti». Il faut rappeler que ce dirigeant avait présenté, avant les élections du 8 septembre, une feuille d’orientation politique visant à changer la doctrine (islamiste) du parti et qu’il a été soutenu par Aziz Rabbah et Mohammed Yatim.
Le quotidien Assabah rapporte que le PJD se dirige vers une scission si Benkirane poursuit ses attaques contre les membres de la direction du parti. Des attaques qui ont surpris plus d’un sauf quelques exceptions parmi les proches du chef islamiste comme Abdallah Bouanou, Mustapha Khalfi et Driss Al Azami. Par contre le dirigeant et ex-minitsre Lahcen Daoudi, qui a subi une salve de critiques de la part de Benkirane, a rendu visite à Saad Eddine El Othmani dans sa résidence de Salé. Cette rencontre qui s’est déroulée en présence de Mohamed Yatim et des membres du parti dans la région de Beni Mellal-Khenifra, a été consacrée à l’examen de situation politique et organisationnelle du parti.
Certaines sources n’excluent pas que Aziz Rabbah et Abdessamad Sekkal ainsi que le deuxième rang dans la direction du PJD s’orientent vers la création un nouveau parti plus modéré pour éviter les affrontements dans lesquels excelle Benkirane. Ce dernier n’a pas hésité à dire lors d’un rassemblement du PJD que «le courant ne passe plus entre lui et les dirigeants du parti et qu’il réfléchit à créer un parti composé de femmes et d’enfants ou de quitter définitivement la scène politique».