Un précédent d’une extrême gravité sur lequel le Parti Justice et développement, au pouvoir depuis 2012, devra nécessairement s’expliquer. Des dirigeants du PJD à Agadir, dans ses composantes politique, estudiantine «Attajdid Attolabi» et associative (Mouvement unicité et réforme, MUR), ont organisé, le 11 mai 2015, au siège du parti à Agadir, une cérémonie d’accueil au profit de l’ex-détenu de la Salafia Jihadia de sinistre réputation, Mohamed Lamine El Haïrech. Ils étaient en tout et pour tout 150 personnes, dont Mohamed Amekraz, député du PJD à Agadir, et Rachid Addouni, président de l’aile estudiantine du PJD (Attajdid Attolabi) et gendre de l’ex-président du bras associatif du même parti, Mouvement Unicité et Réforme (MUR), Mohamed El Hamdaoui, à se porter à l’accueil de l’ex-détenu de la Salafia Jihadia.
Un accueil digne d’un «héros» a été réservé à l’ex-activiste de l’organisation dite du «Renouveau estudiantin» et surtout promoteur du réseau de sinistre nom «Al Mourabitoune Al Joudoud», démantelé en 2009 suite à une implication avérée dans la préparation d’un projet malveillant visant à perpétrer au royaume, des attentats à l’aide de voitures piégées !
Une grave accusation qui a valu au promoteur desdits «Al Mourabitoun Al Joudod» une peine de six ans (bien 6 ans) de prison ferme, purgée entièrement par Mohamed Lamine El Haïrech.
Seulement voilà, ce n’est pas ainsi que ce verdict est entendu par les dirigeants PJDistes sus-indiqués. Non seulement ces derniers ont remis en cause ce verdict rendu par la justice du royaume, soutenant que leur «confrère» a été condamné «injustement», mais ils ont aussi revendiqué à l’Etat un «dédommagement» du mis en cause, au même titre que les ex-détenus condamnés «abusivement» dans des affaires liées au terrorisme, arguant qu’ils sont «victimes» de violations des droits de l’Homme !
Contacté par LE360 ce vendredi 15 mai, pour les besoins d’une clarification de la position du PJD sur cette affaire, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, est resté injoignable.
Une chose est pourtant sûre : cette affaire au relent de scandale appelle impérativement une clarification de la part du PJD. D’autant plus qu’elle touche à un fondement du royaume : la sécurité intérieure.