Le détournement des aides humanitaires destinées à la population de Tindouf revient au-devant de l'actualité. Sauf que cette fois, c'est le chef d'une ONG espagnole, en l'occurence le Centre pour les initiatives et les recherches européennes en Méditerranée (CERIM), qui se trouve à la barre des accusés. Oriol Homs, patron de ladite ONG, a été en effet reconnu coupable par un tribunal de Barcelone d'avoir détourné sur son compte personnel des subventions destinées aux habitants de Lahmada-Tindouf, rapporte le site d'information espagnol "El Confidencial".
"Il y a suffisamment d'indications pour l'envoyer en prison", a indiqué la juge Maria Cristina Ferrando, à l'issue d'une enquête judiciaire menée depuis 2013 sur le détournement d'aide humanitaire par Oriol Homs, également sociologue.
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En effet, l'intéressé est poursuivi pour deux affaires de détournement. Dans la première affaire, Oriol Homs, responsable du CIREM jusqu'en 2013, est inculpé d'avoir détourné 423. 120 euros débloqués par l'Agence espagnole de coopération et de développement pour la formation professionnelle dans les camps de Tindouf. Dans la deuxième affaire, il est accusé d'avoir détourné 281 400 euros pour un projet de politique d'emploi local également en Algérie.
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Confronté à ces accusations, Oriol Homs a souligné que, "en raison des difficultés de financement, il avait alloué des subventions pour payer les salaires, les charges sociales et les fournitures de base". Cependant, l'Agence espagnole de coopération et de développement, représentée par le bureau du procureur de l'État espagnol, a une version différente. Selon cette dernière, "en janvier 2012, l'argent est venu dans quelques jours des comptes CIREM à d'autres comptes de la fondation elle-même et ceux des sociétés à responsabilité limitée situés dans le même siège social ou au paiement de taxes. Dans deux semaines, l'argent de la subvention était détourné de sa destination originale pour finir sur le compte du patron de l'ONG incriminé".
Cette affaire renseigne à bien des égards sur les pratiques de certaines ONG espagnoles pro-séparatistes, habituées à faire commerce avec la détresse de la population séquestrée, autant que les matons de Tindouf et leurs complices algériens, épinglés en 2015 pour la même affaire de détournement par l'Office européen de lutte anti-fraude (OLAF).