Tindouf: nouvelle vague de protestations contre le détournement d'aide humanitaire

Photo du sit-in de protestation contre le vol d'aide humanitaire, hier jeudi 20 juillet à Rabouni.

Photo du sit-in de protestation contre le vol d'aide humanitaire, hier jeudi 20 juillet à Rabouni. . dr

Le siège du "ministère de l'équipement" de la "RASD" a été le théâtre, hier jeudi 21 juillet, d'un rassemblement populaire géant venu soutenir un "député" en sit-in ouvert contre le détournement d'aide humanitaire par le Polisario, avec la complicité (intéressée) de responsables algériens.

Le 22/07/2016 à 12h25

Plusieurs centaines d'habitants des camps de Lahmada-Tindouf ont défié, hier jeudi 21 juillet, les grosses chaleurs et la machine répressive du front Polisario pour se rassembler devant le siège du "ministère de l'équipement" de la "RASD", À Rabouni, en solidarité avec le "député sahraoui" Dih Noucha en sit-ouvert contre le détournement d'aide humanitaire destinée à la population. 

Comme le rapporte un site séparatiste, les manifestants, au-delà de l'élan de solidarité témoigné au "député" protestataire, en sit-in depuis un mois, ont crié au rythme "A bas la corruption!" et arboré des banderoles portant des inscriptions qui en disent long sur l'indignation de la population face à la corruption institutionnalisée par la direction du Polisario, poussant le cynisme jusqu'à détourner le lait des nourrisons pour le revendre sur les marchés noirs de Nouadhibou (Mauritanie), Niamey (Niger) et Bamako (Mali), pour ne pas citer Oran ou plus encore Alger où un véritable business de la charité s'organise à la faveur d'une mafia qui ne dit pas encore son nom.

Pour rappel, ce trafic illicite de l'aide humanitaire a fait l'objet d'une enquête réalisée et diffusée en février 2015 par l'Office européen de lutte contre la fraude (OLAF). Dans un rapport-fleuve, ce mécanisme pointe sans fard les pratiques mafieuses de la direction du polisario, avec la complicité intéressée de responsables algériens, qui n'ont pas eu le scrupule d'épargner, dans le cadre de ce trafic de la honte, la nourriture des bébés, encore moins les dons de médicaments destinés à une population en proie à la famine et à l'absence de structures proprement dit sanitaires.

L'UE décide des coupes dans l'aide au Polisario

Face à cette situation, la Commission européenne a décidé de revoir à la baisse le volume des aides octroyées depuis 1975 au Polisario et dont le montant s'élevait à 10 millions d'euros.

Comme l'a annoncé Le360 dans son édition du 8 juillet, l’aide octroyée annuellement par la Commission européenne au Polisario sera désormais calculée pour répondre aux besoins de 90.000 personnes, au lieu de 155.000 ! Un chiffre à l’évidence gonflé à la fin de doper le volume de l’aide financière octroyée annuellement par l’UE, estimée à 10 millions d’euros !

«Ni l’Algérie ni le front Polisario n’ont accepté qu’un recensement des populations des camps soit organisé», avait pointé l’OLAF, dans son rapport de février 2015. Bien sûr, il ne s’agit ici que de l’aide européenne, bien d’autres dons, en nature comme en espèces, sont octroyés par des pays, sans compter les ONG, issus de divers horizons.

Les USA somment Alger d'autoriser le recensement de la population de TindoufD'où cet appel insistant adressé fin avril dernier à Alger par le Conseil de sécurité pour autoriser le recensement de la population de Tindouf, en collaboration avec le Haut commissariat aux réfugiés, HCR. Signe de l'exaspération de la communauté internationale face à ce jeu de massacre algéro-séparatiste, les Etats-Unis ont décidé de sévir. Le nouveau projet de loi de Finances américain comprend, en effet, une clause contraignant Alger à coopérer avec le Haut-commissariat aux réfugiés, HCR, en vue du recensement de la population de Tindouf.

Une mise en demeure pure et simple à l’adresse d’Alger, qui s'est dite "profondément déçue" par cette décision qui «conditionne désormais toute aide américaine à l’inscription effective de l’Algérie dans l’opération de recensement des réfugiés sahraouis».

«Alger ne comprend pas ni n’accepte cette décision qui l’inclut dans un problème qui ne la regarde pas», a protesté l'ambassadeur algérien à Washington, Majid Bouqarra, dans une réaction à tout le moins déconcertante. Un pays qui assiège sur son sol depuis 1975 des sahraouis abusivement considérés comme étant "réfugiés"se dit aujourd'hui non concerné par ce drame qu'il a lui-même occasionné ! Simplement irresponsable.

Par Ziad Alami
Le 22/07/2016 à 12h25