Le PAM se trouve à nouveau à la croisée des chemins. Son secrétaire général, Hakim Benchamach, reconnaît l’existence d’une crise au sein du parti et est même allé jusqu’à se retirer, en colère, d’une réunion du bureau politique. Cela s’est passé lors de la dernière réunion du bureau politique. Après avoir essuyé des tirs venant de toutes parts, le secrétaire général reconnaît l’existence d’une crise, bien plus grave qu’il n'y paraît. Il a même ajouté, plus tard, lors d’une réunion interne à Marrakech, que les militants du parti doivent œuvrer pour que la gestation que connaît le PAM actuellement ne débouche sur un nouveau-né défiguré.
Cependant, souligne Benchamach, cité par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 18 mars, le PAM continue d’être un acteur clé de la scène politique. «Il peut même gagner en puissance», assure-t-il en ajoutant que «ce que nous voulons aujourd’hui, c’est une renaissance de ce parti qui détient tout les atouts pour devenir une force politique incontournable».
Pour ce faire, poursuit le responsable du parti, les militants doivent procéder à une autocritique des dix premières années du la formation. «Nous avons certes réalisé des objectifs pendant cette période, mais nous avons également commis des erreurs. Nous devons donc avoir le courage de faire notre autocritique», ajoute-il.
D’après Al Ahdath Al Maghribia, qui cite une source de la direction du PAM, la réunion du bureau politique de jeudi dernier a été la pire de toutes depuis l’élection de Hakim Benchamach à la tête du parti. Ce dernier, affirme la même source, s’est retrouvé dos au mur, après que plusieurs dirigeants, dont Larbi El Mharchi, lui aient demandé des éclaircissements sur l’entente qu’il a conclue avec ses détecteurs, le 5 janvier, et au terme de laquelle il a renoncé à certaines de ses prérogatives au profit du trio, Akhchichine, Mansouri et Hammouti.
Le secrétaire général a été également tenu responsable des circonstances dans lesquelles se sont déroulées certaines rencontres régionales, notamment celles de Casablanca et de Rabat. Ce qui a eu pour effet d’aggraver, à nouveau, les tensions au sein du parti. C’est pour cette raison qu’Hakim Benchamach, excédé, s’est retiré de cette réunion avant la fin de ses travaux. Ce que certains dirigeants ont interprété comme une démission de fait de son poste. Avant de claquer la porte, il aurait ainsi menacé de démissionner «au lieu de perdre son temps», ont notamment souligné certains responsables du parti. D’où l’amalgame auquel cette situation a donné naissance.
C’est que, pour ces sources citées par Al Ahdath Al Maghribia, Benchamach n’a pas du tout digéré la rébellion de Larbi El Mharchi qui a boycotté les rencontres régionales de Casablanca et de Rabat, préférant assister à une manifestation du RNI à Meknès. Un geste qui lui a d’ailleurs été reproché par plusieurs dirigeants du parti qui y ont vu un signe de divorce avec le PAM.