Le PAM aurait tenté, à trois reprises, de faire aboutir une motion de censure pour faire tomber le gouvernement. Et, dans les trois cas, l’Istiqlal, l’autre principal parti de l’opposition, a refusé de le suivre, mettant en avant la nécessité d’un gouvernement stable pour notre pays, surtout pendant une année électorale, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui, dans son édition du lundi 19 avril, cite le secrétaire général du parti du Tracteur.
Abdellatif Ouahbi a fait cette déclaration en répondant, implicitement, au chef du gouvernement. Ce dernier avait suggéré à l’opposition de recourir à l’article 105 de la Constitution au lieu de continuer à exiger du gouvernement qu’il demande, de sa propre initiative, un vote de confiance (art.103) au Parlement. La dernière fois que le PAM a tenté d’activer l’article 105 relatif à la motion de censure, c’était à l’occasion du vote du nouveau quotient électoral. Là encore, l’Istiqlal et le PPS ont dit non, affirme Ouahbi qui intervenait lors d’une rencontre organisée récemment à Rabat. Le chef de file du PAM estime que c’était l’occasion idoine pour faire aboutir cette procédure, étant donné que la majorité était divisée sur ce point.
Poursuivant dans le même sens, il a souligné que le PJD avait tort de compter sur le PAM pour maintenir inchangé le quotient électoral, alors que le parti islamiste aurait plutôt dû s’appuyer sur les formations avec lesquelles il forme la coalition gouvernementale. Le PAM, laisse-t-il entendre, aurait bien pu s'allier avec le PJD sur cette question, étant donné que tous deux auront beaucoup à perdre dans ce changement. Mais il a préféré faire prévaloir l’intérêt général sur son propre intérêt. Le nouveau quotient électoral, explique-t-il, permettra de maintenir sur la scène politique certains partis qui ont marqué l’histoire politique du Maroc comme l’USFP, le MP et le PPS.
Le chef du gouvernement, rappelle le quotidien, avait eu un échange virulent avec le chef du groupe parlementaire du PAM lors de son passage, lundi, devant les deux Chambres qui ont tenu une réunion commune, dans le cadre de l’article 68 de la Constitution. Rachid El Abdi, chef du groupe parlementaire du PAM à la première Chambre, a demandé au chef du gouvernement, lors de cette réunion, de faire usage des dispositions de l’article 103. Selon cet article, précisons-le, «le chef du Gouvernement peut engager la responsabilité du gouvernement devant la Chambre des représentants, sur une déclaration de politique générale ou sur le vote d’un texte. La confiance ne peut être refusée ou le texte rejeté qu’à la majorité absolue des membres (...). Le refus de confiance entraîne la démission collective du gouvernement ».
El Othmani avait rétorqué que son gouvernement détenait la confiance du Roi, du Parlement et du peuple marocain. Et, ajoute-t-il en substance, tous ceux qui en doutent encore peuvent engager une motion de censure pour voir si elle va aboutir. C’est donc un défi que le chef du gouvernement a lancé à l’opposition. El Othmani a insisté sur le fait que la cohésion de son gouvernement ne saurait être affectée par les divergences de points de vue de ses membres sur un certain nombre de points.