Le MUR est-il vraiment en train de tourner le dos à la politique?

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Revue de presseKiosque360. Le Mouvement de l’unicité et de la réforme affirme être en train de décrocher de son satellite, le parti de la Justice et du développement, pour se positionner sur une nouvelle orbite. En tout cas, dans son nouveau projet de charte, la politique a sauté de la liste de ses fonctions.

Le 21/02/2018 à 00h14

Le MUR, jusqu’ici considéré comme le bras idéologique du PJD, est en pleine mue. Sa charte, qui date maintenant de quelque 20 années, est en cours de toilettage.

Dans son édition de ce mercredi 21 février, le quotidien Akhbar Al Yaoum, sur la foi de sources proches du MUR, écrit que le mouvement islamiste est en train de remodeler sa charte, une sorte de «constitution» interne qui précise ses principes, son orientation et ses choix politico-religieux.

Les changements attendus seraient radicaux, puisque le MUR n’aurait plus des «objectifs» à atteindre, mais tout simplement des visées. Une nuance qui semble difficile à comprendre de prime abord. Mais le journal apporte une précision en ajoutant que le MUR a décidé que la politique ne ferait plus partie de ses «fonctions» de base. En d’autres termes, il ne cherchera pas à se métamorphoser en parti politique en vue de participer au pouvoir et appliquer ainsi, sur le terrain, le programme qui répond à ses principes et idéologie. Mais à quoi bon cette transformation, serait-on tenté de dire, du moment qu’il dispose déjà d’un parti à ses ordres fortement incrusté, actuellement, dans les rouages du pouvoir?

Là encore, c’est Fayçal Lamine El Bakkali, membre du Comité exécutif chargé de la production scientifique et idéologique du MUR, qui dévoile que son mouvement est en train de revoir la «nature de la relation qui le lie au PJD en particulier et à la politique en général».

Plus explicite, El Bekkali, qui affirme que la pratique de la politique est certes «inévitable», distingue entre les domaines qui concernent la vie quotidienne des citoyens et la pratique politicienne que se livrent, de façon souvent malsaine, les professionnels de la politique. C’est de ce dernier terrain que le MUR compte s’éloigner, en vue de se consacrer à la prédication et à l’éducation civique.

Sauf qu’El Bekkali, qui joue un rôle essentiel dans la confection de la nouvelle charte, affirme que le MUR continuera à prôner les réformes qui visent l’intérêt général et donc à soutenir tout parti qui travaille dans ce sens. Un retour à la case départ, en somme, surtout qu’il se dit actuellement qu’un PJDiste de poids, Abdelilah Benkirane pour ne pas le nommer, est pressenti pour aller droit dans le... MUR.

Par Mohammed Ould Boah
Le 21/02/2018 à 00h14