Face à la montée en puissance de discours religieux non contrôlés sur les réseaux sociaux, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a décidé de passer à l’offensive. Selon le journal Assabah dans son édition du 16 et 17 août, le ministère cible les «prêcheurs du net» et les influenceurs qui diffusent des messages contraires à l’islam authentique et au rite malékite. Ces contenus peuvent semer la discorde et introduire des doctrines étrangères, comme le chiisme.
Pour contrer cette «guerre électronique religieuse», Ahmed Toufiq a réorganisé son département, renforçant la gestion technique liée à la production de contenus religieux fiables et adaptés à l’ère numérique. Le but est de structurer une communication complète, avec un budget revu à la hausse dans la loi de finances 2026, afin de soutenir une riposte coordonnée face à la désinformation religieuse en ligne.
Dans une réponse écrite adressée au député Khalid Satti, de l’Union nationale du travail au Maroc, le ministre souligne que son département est pleinement conscient de la nécessité d’actualiser le discours religieux à l’ère du digital, relate le quotidien. Les plateformes officielles du ministère et des conseils régionaux des oulémas servent désormais de relais pour encadrer les citoyens dans le respect des constantes religieuses et nationales.
Le plan mis en place, en coordination avec le Conseil supérieur des oulémas, repose sur une double approche. Le première est médiatique, via la diffusion en ligne des prêches du vendredi, de leçons religieuses et d’émissions d’orientation. La seconde est numérique, par l’animation de comptes sur Facebook, YouTube, TikTok et autres réseaux.
200.000 contenus numériques ont été répertoriés, ayant attiré près de 1,8 million de visiteurs, dont 70 % de jeunes. Le ministère anime également 20 pages Facebook, totalisant 700.000 abonnés, et 282 pages liées aux conseils des oulémas, regroupant quelque 800.000 abonnés.
Pour enrichir ses services, le ministère a lancé une plateforme dédiée aux hadiths (paroles du prophète Mohammed), dotée d’un service interactif de réponses aux questions des citoyens (plus de 3.500 demandes traitées, avec une note moyenne de 4,8/5 sur Google Play). Une plateforme dédiée aux études du Coran est également en préparation.
Parallèlement, un programme de formation numérique cible plus de 3.900 imams, morchidines et morchidates, afin de les familiariser aux outils modernes de communication et les aider à produire un contenu religieux interactif et pertinent, adapté aux différents publics, en particulier les jeunes.
Le ministère met à disposition du public des livres, des revues et des études scientifiques, dont les numéros de la revue Da’wat al-Haq. Une fenêtre numérique permet aux enseignants, étudiants et chercheurs de proposer des articles pour publication. Les oulémas et professeurs peuvent également soumettre des contributions directement via le site officiel, lit-on.
En parallèle, plus de 200 activités scientifiques et culturelles organisées dans les centres de documentation et les complexes culturels ont été diffusées sur les pages officielles du ministère, renforçant sa présence et son influence dans l’espace public numérique.








