Le ministère de l’Intérieur accuse le PJD d’entraver les intérêts des citoyens

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur.

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur. . DR

Revue de presseKIosque360. La guerre déclenchée par le PJD contre le ministère de l’Intérieur commence à se répercuter sur les intérêts des citoyens. Le gouverneur de la province de Taza a dû recadrer le président du conseil qui joue avec les alliances politiques quitte à paralyser les services communaux.

Le 07/07/2019 à 22h45

La guerre déclarée par le PJD contre le ministère de l’Intérieur en perspectives des prochaines électorales de 2021 ne risque pas de s'arrêter. Le parti islamiste, qui a toujours manifesté sa détermination pour que les collectivités locales ne soient plus sous la tutelle de ce département, ne semble pas prêt à lâcher du lest. Le bras de fer qui oppose le gouverneur de la province de Taza, Mustapha El Maaza, au président du conseil communal de la ville, le PJDiste Jamal Messaoudi, en est un exemple édifiant. Le gouverneur de la province a adressé une lettre incendiaire au président du conseil dans laquelle il l’accuse d’entraver les intérêts des citoyens tout en lui demandant de provoquer une session extraordinaire conformément à l’article 37 de la loi organique relative aux communes.

Une session qui sera consacrée à réviser les décisions approuvées par le conseil communal lors de la session extraordinaire tenue le 18 avril. Lesquelles décisions, ajoute le gouverneur, ont fait l’objet d’opposition de la part des services du ministère de l’Intérieur après la révocation de trois vice-présidents, du secrétaire du conseil et du président d’une commission permanente. Mais malgré l’expiration du délai d’un mois et 10 jours qui suit la date de l’opposition de l’autorité provinciale, précise le gouverneur, le président n’a pas encore réuni le conseil pour procéder à une nouvelle délibération sur ce sujet, comme le prévoit l’article 117 de la loi précitée.

Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 8 juillet, que la lettre du gouvernement souligne que les décisions objets de cette opposition concernent des mécanismes institués par le législateur pour aider le président du conseil à gérer les affaires de la commune. C’est dire, poursuit la même missive que tout retard dans la prise de décision impacte négativement le fonctionnement des services de la commune. Du coup, des dysfonctionnements se répercutent irrémédiablement sur les intérêts des citoyens qui deviennent otages de conflits entre élus. D’autant que la commune de Taza est considérée comme la plus grande ville de la province avec une population importante qui nécessite la mobilisation de tous ses moyens afin de répondre aux besoins de ses habitants.

Acculé par la force de la loi, le président de la la commune a fini par accepter la tenue d’une session extraordinaire du conseil communal non sans essayer de provoquer une autre confrontation avec le gouverneur. L’élu islamiste a en effet ajouté d’autres points à l’ordre du jour des travaux de la session proposée par l’autorité locale. Le gouverneur lui a répondu sur un ton très énergique que le rajout de ces points à l’ordre du jour va à l’encontre de la loi et qu’il doit s’en tenir aux disposition de la loi organique.

Un bras de fer qui s’est intensifié quand les conseillers du PAM et de l’Istiqlal se sont alliés au président PJDiste de la commune pour annuler l’ordre du jour proposé par le gouverneur lors de la session qui a eu lieu vendredi dernier. Cette troïka a déclaré une guerre ouverte au gouverneur jusqu'à sa révocation, provoquée par sa fermeté dans sa lutte contre les violations de l’urbanisme dans la province. Des violations qui ont fait l’objet d’un rapport accablant réalisé par l’inspection générale du ministère de l’Intérieur et qui a pointé du doigt le parlementaire du PAM, Abdelouahed El Massoudi.Ce dernier serait impliqué dans de graves violations de la loi nécessitant son déferrement devant la justice. Mais le président de la commune de Taza est entré dans des négociations pour régler ce problème en contrepartie d’une alliance des deux partis au sein du conseil de la commune.

Rappelons que les autorités locales se sont opposées aux décisions prises par le conseil de la commune lors de la session extraordinaire du 18 avril dernier. Une session qui a permis de briser la coalition qui dirigeait le conseil en révoquant les vice-présidents et les présidents des commissions pour attribuer ces postes à la nouvelle coalition composée du PJD, du PAM et de l’Istiqlal.

Par Hassan Benadad
Le 07/07/2019 à 22h45