Le ministère de la Santé recommande la décriminalisation de l’homosexualité

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Revue de presseKiosque360. Nouvel autre pavé dans la mare de Benkirane III. Le ministère de la Santé vient de recommander, d'urgence, la décriminalisation de l’homosexualité.

Le 08/06/2015 à 04h04

On a vécu l’épisode des Femen, celui du chanteur de Placebo et, encore, celui des deux ndividus qui ont décidé de s’embrasser sur la même esplanade de la Tour Hassan. Faudrait-il que Mustapha Ramid, ministre de la Justice et patron du Parquet, envoie une brigade de la police judiciaire passer les menottes à son collègue de la Santé, El Hossein El Ouardi?! C’est que le ministre PPS vient de jeter un grand pavé dans la mare du gouvernement Benkirane, pavé qui ne manquera pas de faire des vagues, et pas seulement au sein de la coalition gouvernementale dirigée par le PJD. Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce lundi 8 juin, rapporte en effet, en première page, que le ministère de la Santé vient de demander la dépénalisation de l’homosexualité. Et il n'est nullement question d'adhésion aux thèses de la LGBT et autres Femen! Le ministère de la Santé justifie en effet sa recommandation par la nécessité de lutter contre les maladies sévissant dans les milieux des homosexuels, les MST et surtout le Sida.

Ne plus vivre cachés et malades !Akhbar Al Yaoum se fait l’écho d’une étude qui n’a jamais vu le jour et dresse un constat des plus alarmants quant à la situation des homosexuels au Maroc. Citant Ahmed Douraidi, coordinateur national de l’ALCS (Association de lutte contre le sida), cette étude, réalisée en collaboration avec le programme UNIAIDS (ONU), estime que dépénaliser l’homosexualité pourrait permettre à une large population d’accéder à des soins nécessaires, sinon vitaux, sans craindre la stigmatisation, voire des poursuites judiciaires. Qu’en pense alors le gouvernement? Il faudra attendre la réaction des autres composantes de la coalition gouvernementale, surtout quand on sait que le PJD est très sensible à ce genre de débats et d’initiatives. D'autant que cette recommandation intervient au moment où un Mustapha Ramid a exclu, dans l’avant-projet du Code pénal, toute «normalisation» de l’homosexualité. Comme il a été intraitable sur la question de la peine de mort…

Par Fatima Moho
Le 08/06/2015 à 04h04