C’est un revers dur pour l’Algérie et son complice: l’Exécutif espagnol. Dans la même journée, le Nigéria annonce le démarrage prochainement des travaux de construction du gazoduc Nigéria-Maroc et la presse espagnole fait état d'un éventuel arrêt des négociations relatives à la reconduction de l'accord relatif au transit du gaz algérien par le territoire marocain, via le gazoduc Maghreb-Europe. Parallèlement, les portes de la CEDEAO s’ouvrent pour de bon au Maroc, après la levée des réticences exprimées par le Nigéria, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 17 juin.
Concrètement, l’ambassadeur nigérian au Maroc vient de déclarer que, pour son pays, le Maroc est le premier pays ami dans le monde arabe. Les relations entre les deux pays, a-t-il ajouté, sont solides et ont connu un renforcement depuis l’élection du président Buhari. Peu auparavant, c’est le directeur général de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) qui a annoncé que le gouvernement fédéral de son pays s'apprête à lancer les travaux du gazoduc reliant le Nigéria et le Maroc.
L’Exécutif nigérian a mis au point les plans de concrétisation de ce projet d’envergure, a-t-il précisé. Interrogé sur le calendrier de réalisation du gazoduc, le responsable nigérien a souligné que l'étude de faisabilité est achevée et la décision finale de financement est en cours de validation. Le Nigéria, poursuit-t-il, lancera dans la foulée le plan directeur de la décennie du gaz pour consolider la viabilité de ce grand projet.
Cette déclaration d’un responsable nigérian de haut niveau sur un dossier aussi sensible pour nos voisins de l’Est intervient, estime le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, alors que le ministre des affaires étrangères algérien, Sabri Boukadoum, a multiplié les allers-retours entre Alger et Lagos pour justement tenter de relancer le projet mort-né du gazoduc transsaharien.
L’annonce du responsable nigérian, poursuit le quotidien, arrive à point nommé. Le gazoduc Nigéria-Maroc et l’état des négociations sur la reconduction de l’accord sur le gazoduc Maghreb-Europe représentent une carte que le Maroc peut faire valoir en ce moment de crise avec l’Espagne. Cette dernière est d’ailleurs en train d’étudier d’autres alternatives, certainement beaucoup plus coûteuses, pour sécuriser ses approvisionnements en gaz.
Quant aux perspectives de l’accélération et l’aboutissement du processus d’adhésion du Maroc à la CEDEAO, c’est une alternative à l’union du Maghreb, rendue impossible par l’hostilité de l’Algérie à l’intégrité territoriale du Maroc et l’autarcie de la junte d’Alger qui vit hors du temps. Pour cette junte, peu importe la complémentarité entre les deux grands pays du Maghreb, ni le bien-être des peuples marocain et algérien. Ce qui compte, c’est de tenir en otage l’essor de l’Afrique du Nord par un abcès qu’elle a créée: le Polisario.
Après tout, l’objectif de ce projet d’envergure qui reliera les ressources gazières du Nigéria et celles de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et le Maroc, mais aussi l’Europe, est de favoriser l’intégration économique régionale. Il s’agit, en effet, d’une nouvelle vision de développement qui est nécessaire pour l'Afrique.