Voici une information qui, si elle se confirme, dans les tout prochains jours ou heures, va faire jaser le régime algérien et ses médias. Le Maroc aurait en effet présenté sa candidature, à l’instar de ses voisins de l’Est, pour intégrer le groupe des BRICS, composé actuellement de cinq puissances économiques émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
Dans son édition du mercredi 16 août, le quotidien arabophone Al Akhbar rapporte dans son éditorial que, sur la foi des déclarations de la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la coopération, Naledi Pandor, dont le pays accueille du 22 au 24 août courant le prochain sommet des BRICS, le Maroc serait parmi les 23 pays qui sont actuellement dans les starting-blocks en vue de gagner une place au sein ce groupe, formé du second peloton des 5 pays les plus développés du monde, après le G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni).
Cette candidature du Maroc aux BRICS, en attendant sa confirmation officielle, est une orientation logique qui s’inscrit parfaitement dans la stratégie du Royaume qui a toujours cherché à diversifier ses partenariats, loin de toute focalisation sur un pôle au détriment d’un autre.
Cette candidature serait également un acte qui prouve que le Marc est souverain dans ses décisions, et que tout en étant fidèles à ses alliés traditionnels, il n’en demeure pas moins libre d’intégrer d’autres alliances quand ses intérêts l’exigent. Il n’y a donc aucune contradiction que le Maroc intègre à l’avenir les BRICS aux côtés de la Russie et de la Chine, tout en restant membre actif au sein d’alliances géostratégiques aux côtés des Etats-Unis d’Amérique, de la Grande-Bretagne ou de l’Union européenne.
Cette «double» appartenance se justifie tout simplement par le recherche de plus de coopération internationale et le renforcement des relations stratégiques du Maroc avec tous les Etats et tous les regroupements et organisations régionaux.
Au cas où la candidature du Maroc aux BRICS serait acceptée, explique l’éditorialiste d’Al Akbar, cette nouvelle alliance n’aura pas que des retombées économiques bénéfiques pour le Royaume, mais elle donnera aussi ses fruits sur le plan des positionnements diplomatiques à l’égard de la première cause nationale. Elle permettra ainsi de contrebalancer les positions opaques de certains membres et institutions de l’UE qui s’ingèrent outrageusement dans les affaires intérieures du Maroc (droits de l’Homme, intégrité territoriale…).
De même, conclut Al Akhbar, une éventuelle entrée du Maroc au sein des BRICS, permettra de neutraliser la position anti-marocaine de l’Afrique du Sud, qui s’érige actuellement et aveuglement en porte-voix des adversaires de l’intégrité territoriale du Maroc. Pretoria se démène aujourd’hui pour faire entrer l’Algérie aux BRICS, un pays avec lequel le Maroc n’est pas en concurrence, mais face auquel il ne compte plus adopter la politique de la chaise vide.