"Le maire de Rabat, Mohamed Saddiki, capitule et arbore le drapeau blanc face au wali de la région de Rabat-Salé-Kénitra", titre dans son édition de ce mercredi 21 décembre le quotidien arabophone Al Akhbar qui révèle que le wali Laftit a accédé à une "demande d'audience" qui lui aurait été présentée par le maire "islamiste".
Le wali Laftit a en effet reçu Mohamed Saddiki pour discuter d'une sortie de crise. Crise suscitée par le projet de budget présenté par le Conseil de la ville de Rabat au titre de l'année 2017, mais rejeté par l'autorité de tutelle en raison des anomalies que comporterait ledit projet. Entre autres, les prévisions de recettes, jugées "exagérées" et sur lesquelles tablait ledit conseil au titre de l'exercice 2017.
"Le wali gouverneur de la préfecture de Rabat a répondu favorablement à la demande d'audience présentée en urgence par le maire Saddiki, pour explorer les possibilités d'une issue à la crise financière qui menace le conseil de la ville de Rabat", assure le quotidien, indiquant, sur la foi de "sources bien informées", que la "rencontre marathon" a réuni, lundi 19 décembre, le maire Saddiki, ses adjoints et le wali Laftit.
"Lors de cette rencontre, le maire Saddiki a demandé au wali une "fatwa" susceptible d'aider à surmonter la crise autour du budget du Conseil de la ville de Rabat, ce qui a poussé le wali à ordonner la mise en place d'une commission technique présidée par le SG de la wilaya, en vue de trouver une formule qui permettrait de sortir de l'impasse", indique encore Al Akhbar.
Toujours selon Al Akhbar, cette réunion de crise était la seule voie de recours pour sauver les meubles, au regard de l'inexistence d'une issue juridique qui permettrait au Conseil de la ville de Rabat la tenue d'une session extraordinaire, à travers laquelle pourrait être adopté le budget que le wali a refusé de valider.
Le même sujet est traité par Al Massae, qui a sorti un article sous le titre de: "Le Wali et le maire de Rabat face à face pour sauver le budget de la capitale". Evoquant cette réunion de crise, le quotidien indique que, "malgré leur inimitié déclarée, le wali et le maire de Rabat se sont sentis dans l'obligation de se réunir, mardi 20 décembre, en vue de sauver le budget de la ville après son rejet par l'autorité de tutelle".
Pour rappel, des voix au sein du PJD s'étaient élevées pour tenter de conférer un caractère "politique" à la controverse autour du budget du Conseil de la ville de Rabat, ce qui a nécessité une mise au point de la part de l'autorité de tutelle. Le wali Laftit avait alors précisé que l'objectif escompté n'était pas d'entraver le fonctionnement du Conseil de la ville mais de l'aider à maîtriser ses prévisions budgétaires et, du coup, lui éviter les tracasseries d'un déficit financier.