Une catastrophe humaine. C’est ainsi que plusieurs voix qualifient la décision, prise de façon brutale, à la veille du mois sacré de Ramadan, par le maire de la ville de Fès, Idriss El Azami, de mettre à la rue 41 employés de l’Entraide nationale. Ces employés, hommes et femmes, qui ont servi la commune urbaine de la capitale spirituelle du royaume, durant de longues années, dans la précarité, avec des salaires ne dépassant pas les 1.600 dirhams par mois, se retrouvent dans la misère et l’exclusion.
Selon le quotidien Al Akhbar, qui rapporte cette information dans son édition de ce jeudi 2 mai, ces employés ont été avisés la fin du mois dernier de ne plus reprendre le chemin de la mairie, étant donné qu’ils ont atteint l’âge de la retraite, mais sans aucune pension de retraite.
Dans le lot de ces victimes qui noirciront le tableau du Parti de la justice et du développement (PJD) dans la ville, figurent des femmes ayant servi durant des décennies dans les blocs sanitaires des différents départements de la mairie, des ouvriers chargés des espaces verts et des parcs de la commune et d’autres ayant accompli des tâches très dures et dans des conditions difficiles. Certains, précisent les sources du quotidien, ont servi la ville durant quarante ans, et accompagné plusieurs présidents de différents partis politiques ayant présidé aux destinées de la mairie de Fès. Après un tel parcours, s’interroge le quotidien, le sort de ces employés est scellé en fin de compte par un leader du PJD, qui a signé sans pitié une telle décision, mettant un terme à leur source de revenu précaire pour rejoindre officiellement et définitivement la précarité et l’exclusion.
Suite à cette décision, ces employés ont tenté de rencontrer le maire en vue de lui expliquer et de lui faire savoir que leur seule source de revenu avait été enterrée, aggravant du coup leur situation sociale déjà très fragile. Mais, au lieu d’être reçus par le maire, ne serait-ce que pour les consoler, ils ont été reçus par une de ses proches responsables qui leur a signifié que la décision du président était irrévocable, leur présentant l’alternative de s’adonner au commerce en tant que marchands ambulants devant les mosquées, les souks et les complexes résidentiels. Incroyable mais vrai. Voilà la politique de proximité, selon la philosophie du maire de la capitale spirituelle du royaume.