Il n’y a pas de fumée sans feu. Le processus de démantèlement du tout-puissant Département du renseignement et de la sécurité, entamé il y a un an et couronné par le limogeage, dimanche dernier, de son patron Mohamed Lamine Mediene, n’est pas le fruit du hasard. C’est en tout cas le constat dressé par la presse algérienne, relayée par le quotidien marocain Assabah dans son édition de ce mardi 15 septembre.
«Bouteflika échappe à une tentative de coup d’Etat», titre Assabah en indiquant, sur la base des déclarations de l’ex-premier ministre algérien, Ahmed Ouyahya, actuel conseiller à la présidence, que cette tentative a été la cause principale de l’arrestation, le 27 août dernier, du général du DRS Abdelkader Aït Ouarabi, accusé d’avoir monté ce coup d'Etat contre l’actuel locataire du palais présidentiel El Mouradia, Abdelaziz Bouteflika.
Le général Aït Ouarabi, dit «Hassan», actuellement derrière les barreaux de la prison de Blida, est poursuivi pour «constitution de bande armée, fausses déclarations concernant le stock d’armes en sa possession, détention et rétention d’armes de guerre, rétention d’informations et mensonge», relève le quotidien qui précise que le coup d’Etat a été avorté de justesse, à la dernière minute, après l’éventement de renseignements précis sur l’orchestration d’une tentative de renversement du président algérien.
De graves accusations qui peuvent valoir la peine de mort au Général «Hassan», s’il est reconnu coupable par les juges du tribunal militaire, et ce en vertu de l’article 86 du code pénal algérien.
Rapportant les déclarations, faites dimanche dernier, par le conseiller à la présidence Ahmed Ouyahya, Assabah souligne que le processus d’effeuillage entamé il y a un an au sein du DRS serait dû à cette tentative de putsch.
Un processus de « mise à mort » savamment orchestrée par la plus haute autorité algérienne pour mettre hors d'état de nuire un département dont les leviers de commande, y compris ceux du palais El Mouradia, étaient maniés par le général-major «Tewfik» qui faisait et défaisait les présidents au gré des intérêts de ce mammouth du renseignement qu’était le DRS.
Le coup d’estocade porté à ce département remonte au mois d’août dernier, quand le président Bouteflika a démantelé le tout-puissant Groupe d’intervention spéciale (GIS), dernière cartouche à être retirée au patron «Tewfik» qui avait été délesté d’autres services non moins influents, pour ne garder que le dossier du terrorisme et des relations avec le Maroc.