L’ambassade marocaine au Liban vient de déménager vers le quartier chrétien de Beyrouth, qu’elle considère plus sûr que celui, chiite, où elle avait depuis longtemps ses quartiers. Raison de ce déménagement: la représentation diplomatique marocaine à Beyrouth est devenue très regardante concernant les Libanais demandeurs de visa pour le royaume. Une situation qui aurait, selon le quotidien Assabah de ce mardi 4 septembre, créé une tension avec le Liban, à cause du grand bruit que le parti de Hassan Nasrallah fait autour de cette affaire.
Ainsi, le nouveau siège de l’ambassade du royaume à Beyrouth se contente désormais, au même titre que le consulat du Maroc, de donner des instructions, via le net ou WhatsApp, aux demandeurs de visa libanais, leur demandant de patienter. Cette attitude est justifiée par le danger que constitue le Hezbollah suite à son alliance subversive scellée avec le Polisario, via l’Iran.
Selon une source qui s’est confiée à Assabah, une nouvelle procédure basée sur l’instauration de mesures sécuritaires draconiennes, impliquant l’envoi préalable des dossiers des demandeurs de visa au Maroc, a été imposée. Ce qui fait que l’obtention du visa pour le Maroc peut demander trois à six mois d’attente pour les Libanais, en attendant le feu vert de la direction des affaires générales du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, et/ou celui de la direction de l’immigration relevant du ministère de l’Intérieur, des Renseignements généraux, de la Direction générale de la surveillance du territoire…
Cette situation a créé un malaise dans les relations maroco-libanaises, déjà mal en point, selon Assabah, à cause de l’extradition par le Maroc vers les Etats-Unis de l’homme d’affaires libanais et grand bailleur de fonds du Hezbollah, Kacem Tajeddine. Ce dernier a été arrêté à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, en mars 2017, alors qu’il se rendait à Beyrouth en provenance de la capitale guinéenne, Conakry, et ce en exécution d’un mandat d’arrêt international lancé à son encontre par Interpol.
Pour rappel, le Maroc a rompu cette année ses relations diplomatiques avec l’Iran, accusé, preuves à l’appui, de soutenir militairement le Polisario, via l’envoi sur place d’instructeurs militaires du Hezbollah.