Les bureaux des deux conseils régionaux des pharmaciens, ceux du nord et du sud, ont été dissous par le gouvernement dans le souci de mettre de l'ordre dans ces corporations, selon le journal Annass à paraître mardi 5 novembre. A cet égard, l'Exécutif a mis en place une commission à laquelle ont été confiées la préparation et l'élection desdits conseils, a indiqué le journal qui note que le "tribunal administratif de Casablanca a pourtant jugé en juillet le bien-fondé des élections du conseil des pharmaciens du sud"
Toujours selon Annass, la décision du gouvernement est intervenue après des accusations de fraudes échangées par les adhérents pharmaciens du sud et leur bureau régional élu le 3 mai. Ces derniers ont introduit un recours relatif à l'ouverture d'une enquête sur ce trucage auprès de la justice et envoyé une correspondance de protestations au ministère de la Santé et au Secrétariat général du gouvernement (SGG). Dans une lettre transmise au SGG, le ministère de la Santé estime que la "situation des deux conseils régionaux entrave la tenue du Conseil national des pharmaciens d'autant plus que l'Exécutif, a ajouté Annass, s'est engagé à préparer la tenue de cette rencontre dans des conditions saines". Un projet de loi relatif à l'organisation de cette assemblée générale se trouve entre les mains de "plusieurs ministres avant son adoption par le gouvernement au cours de son prochain conseil", selon le quotidien.
Baisser les prix des médicaments, une décision politicienne ?
Al Ittihad Al Ichtiraki s'est d'autre part intéressé à la journée nationale dédiée aux pharmaciens du Maroc tenue récemment à Khénifra. "Les pharmaciens attaquent le ministre de la Santé en qualifiant la prochaine baisse des prix de médicaments de décision politicienne et populiste", fait savoir l'organe de l'USFP (parti de l'opposition). Ces pharmaciens estiment que cette mesure qui porte sur des réductions allant de 50 et 80% des prix de 1.000 médicaments "va avoir un impact sur leur profession et sur leur vie sociale". Lors de cette journée, selon le journal, des participants ont néanmoins exprimé des points de vue différents. Cette catégorie de pharmaciens a affirmé qu'elle n'était pas opposée à la décision de la baisse des prix, mais souhaitait "que la décision soit également juste à leur égard, sans porter préjudice ni au citoyen ni au pharmacien". Le journal s'est attardé sur les problèmes qui menacent la profession, citant celui relatif à la législation et évoquant les défis à relever en matière notamment de politique de santé.
La baisse des prix des médicaments est appliquée régulièrement dans tous les pays du monde. Chez nous, ils sont exorbitants par rapport à ceux de certains pays plus riches. Plus de 7% par rapport à la France et 22% par rapport à l'Arabie saoudite. Récemment, le ministre de la Santé a juré qu'il baisserait les prix des médicaments quel que soit le niveau des réticences et la résistance. Il a montré du doigt le "lobby" qui s'oppose à ce que les citoyens à revenus modestes aient un accès facile aux soins. Il faut oeuvrer pour l'intérêt des consommateurs et, du même coup, protéger l'intérêt des pharmaciens qui aspirent à vivre dignement.