Mustapha Baitas a été catégorique, ce jeudi, en conférence de presse: le gouvernement n’a pas l’intention d’élaborer une loi de finances rectificative. «Nous disposons encore de marges de manœuvre budgétaire pour faire face aux conditions difficiles imposées par la conjoncture internationale», a expliqué le porte-parole du gouvernement.
L’élaboration d’une loi de finances rectificative s’impose lorsqu’il y a un «problème au niveau des recettes budgétaires», comme cela fut la cas en 2020, une année marquée par des confinements stricts dus à la propagation du Covid-19 et l’arrêt de l’activité économique pendant plusieurs semaines, a-t-il argumenté.
Aujourd’hui, a-t-il insisté, «nous avons encore de la marge pour accompagner les différents secteurs et soutenir les prix des produits de base», qui connaissent une hausse spectaculaire sur les marchés mondiaux. En d’autres termes, l’Exécutif estime que la situation est toujours maîtrisable et ne nécessite pas de réajuster le budget.
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Il faut rappeler que ces dernières semaines, de nombreuses voix se sont élevées, notamment au sein des partis de l’opposition, pour demander au gouvernement de présenter le plus rapidement possible, devant le Parlement, une loi de finances rectificative, estimant que l’évolution de la conjoncture a rendu caduques de nombreuses prévisions du budget 2022.
Un budget 2022 qui table, pour rappel, sur une croissance de 3,2% et un déficit budgétaire de 5,9% du PIB, en se basant sur l’hypothèse d’un rendement agricole de 80 millions de quintaux, et un prix moyen du gaz butane de 450 dollars la tonne.
Or, estiment les partisans d’une loi de finances rectificative, la campagne agricole sera beaucoup moins importante que prévue, eu égard à la sécheresse qui sévit au Maroc, tandis que le prix du gaz butane a atteint 882 dollars la tonne, le 18 février dernier.