«Une réunion ministérielle s’est tenue récemment, avec la participation de plusieurs ministères dont celui de l'Intérieur, pour dresser un schéma de lutte contre les intermédiaires et les spéculateurs», qui contribuent à la hausse des prix sur les marchés nationaux, a affirmé Mustapha Baitas, lors de son point de presse tenu après la réunion hebdomadaire du conseil de gouvernement.
Le problème de la hausse des prix, notamment ceux du blé et des hydrocarbures, a dominé la conférence de presse du porte-parole du gouvernement, qui était accompagné du ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa. Comme à l’accoutumé, a affirmé Mustapha Baitas, les marchés seront suffisamment approvisionnés en produits de premières nécessités et en denrées alimentaires. Le porte-parole a expliqué que la hausse des prix de certains produits est la conséquence de la forte hausse des cours sur les marchés internationaux.
Quant à Fouzi Lekjaa, il a mis en exergue, chiffres à l’appui, l’important effort financier fourni par le gouvernement pour freiner la hausse des prix de certains produits, notamment du blé, du gaz butane et des carburants, due à la conjoncture internationale, et ce, afin de limiter ses effets sur le pouvoir d’achat des citoyens. «C’est vrai que le gouvernement a bâti son projet de loi de finances 2022 sur des indicateurs qui sont dépassés actuellement», a-t-il toutefois reconnu.
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Pour les céréales, a détaillé le ministre, les prix à l'international sont passés à 315 dollars/tonne, contre 290 dollars/tonne en 2021, soit une progression de 34% par rapport à une année normale. Et d'ajouter qu'en raison des conditions géopolitiques et de l'augmentation des prix de fret et du transport international, le prix d'un quintal de céréales sur le marché international s'est élevé à 340 dirhams en 2022, après 260 dirhams une année auparavant.
Au vu de ces circonstances, l'État a adopté une série de mesures, dont la première portant sur la suspension des droits de douane sur les importations de blé en deux périodes, de février au 15 mai 2021 et de novembre 2021 à avril prochain, a rappelé le ministre.
La mise en œuvre du plan d’urgence de 10 milliards de dirhams pour lutter contre les effets de la sécheresse a également été abordée lors de ce point de presse. A cette occasion Fouzi Lekjaa a fourni les détails de la répartition de l’enveloppe budgétaire de 10 milliards de dirhams, dont une contribution de 3 milliards du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, sur instructions du roi Mohammed VI.
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Ainsi, un budget de 6 milliards de dirhams sera destiné au financement et au rééchelonnement de la dette des agriculteurs, notamment les plus petits. Le volet «assurance agricole» va nécessiter une enveloppe s’élevant à un milliard de dirhams pour couvrir les pertes des récoltes dues à la rareté des pluies.
Enfin, un montant de 3 milliards de dirhams sera orienté vers les différentes activités touchées, notamment l’élevage en assurant l’approvisionnement du marché en aliments de bétail et produits vétérinaires en quantités suffisantes et à des prix accessibles.
«L’Exécutif veillera à la bonne gouvernance et la rapidité de l’application de ce plan», a assuré Mustapha Baitas.