Le chef du gouvernement refuse d’apposer son visa sur les nominations aux postes à responsabilité proposées par certains ministres. Ceux des directeurs centraux sont particulièrement visés, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 16 et 17 septembre.
Les candidatures qui ont atterri sur le bureau de la Primature ne répondent pas aux critères exigés pour occuper ce genre de postes. D’après le quotidien, l’un des membres du gouvernement, dont il n’a d’ailleurs pas cité le nom, s’est particulièrement illustré dans ce manège. Ses propositions peuvent être classées dans le registre du népotisme, pour ne pas dire de la corruption, tant les compétences des profils proposés sont loin des critères imposés par les textes en vigueur dans le domaine.
Ce qui fait dire au quotidien que le ministre en question publie des appels à candidature sur mesure, qui correspondent au détail près aux profils des candidats connus à l’avance.
D’après Assabah, un peu plus de deux ans après l’investiture du gouvernement, certains de ses membres ne semblent pas regardants sur la nature et la qualité des compétences des candidats qu’ils proposent.
Ainsi, poursuit le quotidien, après plusieurs nominations, certains ministres s’apprêtent à lancer un nouveau lot d’appels à candidature pour des postes à responsabilité. Les critères exigés ont été élaborés de manière à correspondre à certains membres de leurs partis. C’est un moyen de contenter certains militants partisans, en particulier à la veille de la rentrée politique.
Tout cela a incité un parlementaire de l’opposition à poser une question écrite, dans laquelle il met également en garde contre ce qu’il qualifie de risque de séisme dans l’administration publique. Il a, en ce sens, alerté le chef du gouvernement quant au risque que représente ce genre de nomination sur l’efficacité et la bonne marche des administrations et de certaines entreprises publiques.
Le parlementaire en question, dont le quotidien n’a pas cité le nom, se demande pourquoi même la nomination au poste de secrétaire général de ministère soulève des doutes. C’est le cas aussi, surtout depuis le temps du précédent gouvernement dirigé par le PJD, du poste d’inspecteur général de ministère. Cela alors que, par le passé, ces postes étaient, dans la plupart des cas, au-dessus de tout soupçon.
Le même parlementaire n’a pas hésité à accuser le gouvernement, ou pour être plus précis, les partis qui forment la coalition gouvernementale de s’échanger des faveurs, nommant leurs dirigeants respectifs à ces postes à responsabilité. Les procédures mises en place sont désormais réduites à de simples formalités servant à officialiser des choix arrêtés bien avant le lancement des appels à candidature, conclut le quotidien.