Le CESE va devoir revoir son avis sur les retraites

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Après une session qui a duré près de 5 heures, le Conseil économique et social a décidé de retoucher son avis concernant les projets de loi relatifs au système de retraite. Ses membres n’étaient pas d’accord sur l’avis initial élaboré par la commission en charge du dossier. Une première !

Le 25/09/2014 à 19h50

Les syndicalistes étaient présents en force lors des travaux de la 42ème session ordinaire du Conseil économique, social et environnemental (CESE) dont les travaux ont pris fin jeudi soir. Et pour cause, l’avis du jour concernait le très sensible dossier des retraites, objet d’un bras de fer entre gouvernement et centrales syndicales. Les interventions des syndicalistes ont tourné en discours à charge contre l’Exécutif. En chœur, ils ont répété que la réforme paramétrique se discute dans le cadre du dialogue social. Un dialogue interrompu depuis belle lurette. Certains ont même ouvertement appelé à l’abstention de vote et à se donner plus de temps avant de l’entériner.

Au total, pas moins de 26 interventions ont été enregistrées lors des débats qui ont suivi la lecture de l’avis du Conseil par le rapporteur de la commission qui s’est penchée sur ce dossier, Bachir Rachdi. Après près de deux heures de discussions –dans un cadre civilisé il faut le dire- les membres du CESE devaient passer au vote. Mais c’est sans compter, l’expérience de négociateur de Nizar Baraka, président du Conseil. Sentant que l’avis risquait un vote défavorable, il a proposé de reporter le vote en attendant de retoucher l’avis du CESE, notamment concernant la destination de ses propositions qui devraient désormais être adressées aux instances de dialogue social et non pas au gouvernement. Mais aussi concernant la proposition de la prolongation de l’âge de la retraite. "Nous allons demander un délai supplémentaire au chef de gouvernement, le temps d’apporter les rectifications nécessaires et les soumettre au vote lors d’une session extraordinaire que nous pouvons tenir au mois d’octobre", assure le président du CESE. En gros, la commission présidée par Mohamed El Khadiri devra revoir sa copie. Quant au chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, il devra prendre son mal en patience avant de pouvoir lancer ses projets de loi dans le circuit législatif.

Par Fahd Iraqi
Le 25/09/2014 à 19h50