Isaad Rebrab, patron de Cevital, premier groupe privé en Algérie, est dans la ligne de mire du clan Bouteflika. Une rumeur court dans les salons algérois sur son «arrestation», à son retour, mi- octobre, d’un voyage d’affaires au Brésil. Rumeur «fondée» selon le journal «Tout sur l’Algérie» (TSA), d’autant plus «fondée» «que des émissaires de ses amis au sein de l’institution militaire et ses anciens soutiens au sein du DRS algérien lui ont assuré qu’il fera l’objet d’une arrestation musclée pour fausses déclarations douanières et transferts illicites de devises», rapporte pour sa part «Mondafrique», dans son édition du jeudi 8 octobre courant.
La ficelle est trop grosse pour passer inaperçue. Le «Berlusconi algérien», comme le président Bouteflika aimait tant à l’appeler, n’en est en tout cas pas dupe.
«On cherche à me faire taire. Mais je ne vais pas me taire. Au lieu de prendre conscience de la gravité des choses, ils agissent ainsi. Au lieu de m’appeler pour dialoguer, parler des blocages et de l’avenir de notre pays, ces gens veulent m’arrêter pour me faire taire. Ils essaient de faire taire tous ceux qui critiquent, qui parlent et posent des questions légitimes sur l’avenir de notre pays», a-t-il dévoilé, dans une interview au «TSA».
Rebrab, ce Kabyle qui n’a pas la langue dans sa pocheIsaad Rebrak, né le 27 mai 1944 à Taguemount-Azouz en Kabylie, est réputé ne pas avoir la langue dans sa poche. Et il ne compte surtout pas la remballer, quand bien même il serait sous le coup de la menace d’arrestation. «Ses amis lui ont, d’ailleurs, conseillé de se transformer en Boris Berezovsky algérien. Comme cet homme d’affaires russe anti-Poutine qui s’était exilé à Londres, des amis à Rebrab, dont des anciens hauts gradés du DRS, lui ont fortement conseillé de se rebeller contre le régime de Bouteflika à partir de l’étranger», révèle encore «Mondafrique».
Selon la même source, Isaad Rebrab détiendrait de nombreux dossiers sur les rouages du sérail algérien, pour l’avoir bien fréquenté. «Il envisage même de préparer des révélations fracassantes sur le général-major Ahmed Gaïd Salah et la famille Bouteflika, notamment le frère du président algérien, Saïd Bouteflika, que Rebrab pourrait fortement accabler en raison de son implication dans de nombreux business très louches en Algérie», estime «Mondafrique», soulignant qu’il «n’hésitera pas à tout déballer dans les colonnes de la presse internationale et française».
Autre cible du clan présidentiel, et elle n’est pas des moindres. Il s’agit du vice-ministre de la Défense, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), Ahmed Gaïd Salah. Celui-ci est déjà cité dans des affaires de pots-de-vin et de rétro-commissions en marge de plusieurs marchés d’achat d’armes, sans compter un budget Défense mis à son service et qui s’élève (excusez du peu) à 13 milliards de dollars annuels !
Qui a dit que l’argent n’a pas d’odeur? Certainement pas Isaad Rebrab.