Lors des travaux de la session ordinaire du Conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres des Affaires étrangères, tenus jeudi 9 septembre 2021, au Caire, le chef de la diplomatie algérienne s’est à nouveau autorisé une ingérence dans les affaires intérieures du Maroc. Il a dénoncé la décision souveraine du Royaume, à l’instar d’ailleurs de plusieurs Etats arabes et africains en particulier, de rétablir ses relations avec Israël.
S’érigeant en donneur de leçons, Ramtane Lamamra a déclaré devant ses pairs arabes qu’«une analyse de la situation nous fait comprendre que certains cherchent à s’attribuer des rôles influents dans la structure de l’ordre régional et international en établissant des alliances dangereuses dans l’unique but de réaliser des acquis immédiats au détriment des nobles objectifs du système de l’action arabe commune».
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Il a ainsi estimé que «des parties recourent à l'aide et la puissance d'un ennemi historique pour attenter aux frères et s'attaquer directement aux voisins». Selon l’Agence de presse algérienne APS, Lamamra fait ici «allusion aux actes perpétrés par le Maroc qui s'allie avec l'entité sioniste pour entamer les intérêts de l'Algérie».
Cette énième sortie n’est en réalité qu’une nouvelle manifestation de la paranoïa du régime algérien qui avait accusé auparavant le Maroc et Israël d’être derrière les incendies de forêt qui ont récemment ravagé le Kabylie, d’aider les opposants algériens organisés au sein du MAK et de Rachad, et même du meurtre abject d’un volontaire anti-incendie, lynché et brûlé par la foule dans une commune kabyle.
Cette paranoïa est perceptible dans l’agitation effrénée, pour ne pas dire l’hystérie, qui s’est saisie ces derniers jours de Ramtane Lamamra, qui a successivement convoqué à Alger, mais juste pour la photo de circonstance, certaines parties prenantes des conflits libyen et malien, avant de s’envoler à Niamey, Nouakchott, Le Caire. Il est également attendu dans les capitales des deux Congo, Kinshasa et Brazzaville, le président de la République démocratique du Congo étant l’actuel président de l’Union africaine, alors que celui du Congo-Brazzaville dirige le Haut comité africain de suivi du dossier libyen.
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D’ailleurs lors de son passage mardi dernier à Nouakchott, certains médias locaux ont rapporté que «les observateurs des affaires de la région et du continent africain en général» n’ont pas manqué de se poser des questions légitimes sur les raisons et le timing de ce marathon du ministre algérien et sur ce que «cache Lamamra dans le tuyau de son fusil».
En tout cas, le constat, selon ces médias, est unanime: l’Algérie a non seulement perdu son influence d’antan au sein du continent africain et de l’Union africaine, mais aussi toute prise sur le dossier du Sahara que l’organisation panafricaine a délaissé pour signifier ainsi qu’il est quasiment clos pour elle. Lamamra tente donc de faire croire aux généraux algériens qui l’ont rappelé pour mettre le feu en Afrique du Nord, qu’à travers la démultiplication de ses sorties diplomatiques stériles à l’extérieur, il pourrait leur apporter un peu de légitimité face à la gronde populaire qui sourd à l’intérieur.
Cette fuite en avant a toutefois peu de chance de faire diversion. La preuve: en dépit de la propagande féroce de la junte et de la mobilisation de tous les médias algériens pour galvaniser les citoyens contre le Maroc, en espérant faire de l’antisémitisme, bien enraciné par le régime dans la culture algérienne, un levier de haine populaire contre le Royaume, les Algériens regardent ailleurs. Au grand dam de la junte au pouvoir, un influenceur algérien portant le nom de Rifka écume davantage les réseaux sociaux, mettant ainsi à nu l'échec de toutes les tentatives du régime pour diaboliser le Maroc.