L’Algérie s’invente de nouveaux relais dans sa guerre contre le Maroc

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune.

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune. . DR

Revue de presseKiosque360. Depuis 2008, l'Algérie joue sur deux registres pour nuire aux intérêts du Maroc et l’attaquer devant les instances internationales.

Le 09/07/2020 à 18h55

Après avoir perdu la guerre sur le terrain et n'étant plus capable de téléguider le Polisario pour mener des attaques contre des sites marocains après la construction du dispositif sécuritaire, l'Algérie a déplacé sa guerre contre le Maroc ailleurs, sur d'autres fronts. Alger a ainsi complètement changé de stratégie. Elle a créé des relais, deux en fait, pour mener une guerre d'une tout autre nature contre le Maroc. Il s'agit d'un relais droit-de-l'hommiste et d'un autre à vocation économique sur le «droit du peuple sahraoui à exploiter ses ressources naturelles», écrit le site Anfass Press dans son édito mis en ligne mercredi 8 juillet.

Dans le premier cas, c'est-à-dire concernant le relais des droits de l'Homme, l'Algérie s'est payé les services de trois ONG, le Centre Kennedy des droits de l'Homme (RFK Center), Human Rights Watch et Amnesty International. Les trois ONG jouent, toutes, la même note dès qu’il s’agit du Maroc. L'année 2008, observe l'éditorialiste, est une année charnière dans l'action de ces trois organisations contre le Maroc. C'est justement cette année que le Royaume a adhéré aux instruments des droits de l'Homme qui relèvent de l'ONU, contrairement à l'Algérie qui, elle, est restée hermétiquement fermée à toute tentative de questionnement de la situation des droits de l'Homme sur son territoire.

Le voisin de l'Est exploite donc cette ouverture du Maroc en la matière pour l'attaquer, par le biais de ses pions du Polisario, devant les instances onusiennes spécialisées. Depuis cette date, on assiste également à un ballet de visites de groupes de soi-disant activistes des droits de l'Homme, totalement acquis aux thèses des séparatistes, dans les provinces du Sud, en concertation, bien sûr, avec les responsables d’Alger. Lesquelles visites sont d'ailleurs systématiquement accueillies par une série de contestations orchestrées depuis le pays voisin et menées par des séparatistes de l'intérieur, entraînés dans les camps militaires de Boumerdès. Le stratagème est grossier et la manipulation algérienne flagrante.

D'ailleurs, souligne l'auteur de cet éditorial, ce genre de manipulations peut, dans certains cas, et ce qui s'est passé à Gdeim Izik en est une preuve, revêtir un caractère déstabilisateur.

Pour ce qui est du deuxième relais qui a trait aux ressources naturelles, l'Algérie agit à travers deux organisations basées en Europe. Il s'agit de WSRW, installée à Bruxelles et dont la mission est de traquer les sociétés internationales qui investissent dans les provinces sahariennes ou qui importent des produits issus de cette région. L'organisation, à travers des agents payés par Alger, fait pression sur ces sociétés en menant contre elles des campagnes de dénigrement à travers le monde. De nombreuses entreprises, dont des multinationales, ont d'ailleurs fait les frais de ce genre de campagnes, ces dernières années.

La deuxième organisation, basée celle-là à Londres, est Adala.uk. Sa principale mission est de contacter des cabinets d’avocats pour engager des recours judiciaires contre le Maroc devant les instances européennes. Elle engage des experts en droit international et des avocats spécialistes en droits des affaires pour faire adopter aux instances concernées des décisions allant à l'encontre des intérêts du Maroc et qui pourraient éventuellement faire jurisprudence. Le cas de l'accord agricole porté devant le tribunal européen en 2012 et l'accord de pêche attaqué en 2017 en sont des exemples concrets.

Par Amyne Asmlal
Le 09/07/2020 à 18h55