Des artistes et des spécialistes de musique ont mis en garde contre des manœuvres suspectes des «bataillons des caporaux» visant à s’accaparer le patrimoine marocain notamment les arts trouvant leur origine dans la région orientale.
Assabah rapporte, ce mardi 8 août, que le musicien El Ghaouti Ibrahimi a indiqué qu’il existe une véritable menace visant les arts marocains.
Des Algériens cherchent, en effet, à les déformer pour les attribuer à leur pays en avisant l’Unesco pour les inclure dans leur patrimoine. Le même intervenant a révélé qu’il a «reçu des informations de la part d’Algériens sur des plans minutieusement établis par le régime algérien pour s’approprier de nouveaux types d’art parmi lesquels on trouve la «Hadra» connue sous les noms d’incantatrices, de tambourineuses ou de Fkihates».
El Ghaouti Ibrahimi a donné de plus amples détails sur les origines de la «Hadra» qui trouve sa source dans la ville d’Oujda depuis des lustres.
Pour pratiquer ce rituel soufi, les Marocaines se dirigeaient vers une zaouïa, «Souk Laghzal». Il évoque les noms des pionnières dans cet art ainsi que des Chioukhs qui confirment que l’origine des «Maddahat» (incantatrices) est marocaine, contrairement à ce que prétend l’Algérie.
Ceux qui s’intéressent au patrimoine s’accordent à dire que la Hadra est un patrimoine marocain qui est propre aux femmes, qui se réunissent lors de plusieurs occasions dans des maisons et des zaouïas pour chanter des invocations marquées par le caractère soufi.
Assabah souligne que des chioukhs expliquent que la Hadra s’est développée avec l’apparition de la vague soufie et tariqie en Afrique du Nord.
En revanche, les «bataillons des caporaux» prétendent que la Hadra est algérienne, et qu’elle s’est répandue dans leur pays au cours du XIIe siècle.
Sauf que des recherches neutres indiquent que les débuts de l’apparition des arts d’incantation au Maroc remontent au milieu du VIIe siècle de l’hégire et qu’ils se sont développées sous le règne des Mérinides en passant par les Wattassides et les Saadiens, en arrivant à la dynastie alaouite.
El Ghaouti Ibrahimi appelle donc les responsables marocains à défendre l’art marocain, car les caporaux d’Alger cherchent à s’accaparer la culture et le patrimoine marocain, comme c’est le cas pour la musique andalouse et gharnatie, ainsi que l’art de la Hadra.