Le ministère de l’Intérieur n’a pas tardé à réagir aux rapports confidentiels reçus en provenance des provinces et des préfectures. Ces documents lèvent le voile sur des faits de corruption impliquant plusieurs présidents de conseils communaux. Ces derniers ont en effet transformé l’accès aux hautes fonctions dans les collectivités territoriales en trafic lucratif.
Dans sa livraison du 8 avril, le quotidien Assabah rapporte que le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a mis fin au “trafic” des hautes fonctions dans les collectivités territoriales. D’après le journal, des présidents de conseils communaux se sont engagés dans des opérations de ventes et achats de hautes fonctions dans les collectivités territoriales.
Ces opérations menées sans scrupules par les présidents de conseils communaux ne respectent ni les électeurs qui leur ont accordé leur confiance pour les représenter dans les instances électives, ni leurs partis politiques qui ont brandi, tout au long de la campagne électorale, des slogans contre le “fassad” et la corruption.
Pour illustrer cette opération de trafic des hautes fonctions dans les collectivités territoriales, le quotidien Assabah cite l’exemple d’un poste dans l’une des communes de la région de Rabat-Salé-Kénitra, dont le prix s’élève à... 80 000 dirhams. Ce montant a été révélé lors d’une session du conseil présidé depuis plusieurs années par un inamovible élu.
Le quotidien Assabah rappelle que le ministère de l'Intérieur avait tardé à sortir de ses tiroirs le dossier des recrutements aux hautes fonctions dans les collectivités territoriales, de peur qu’elles ne fassent l’objet de comportements inadmissibles, en termes de corruption, notamment à la tête des services.
Sauf que, pour alléger les collectivités territoriales, le ministère de l’Intérieur avait mis de l’eau dans son vin et autorisé le recrutement aux hautes fonctions. Une opération que le département de tutelle a fini par suspendre cette semaine suite aux rapports confidentiels adressés par les préfectures et les provinces, faisant état d’un “trafic”.
Dès la réception de ces rapports confidentiels, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit a adressé à son tour une circulaire destinées aux gouverneurs et walis, les exhortant à mettre fin au “chaos des nominations”, comme le rapporte le quotidien Assabah. Le ministre a également menacé de répondre fermement à ces agissements inadmissibles.