Discret jusque-là sur le sujet, le MP de Mohand Laenser se joint au débat sur l’amendement de l’article 47 de la Constitution. Pour surprenante qu’elle puisse paraître, la position du parti populaire, exprimée par son secrétaire général, veut que cet article ne soit pas révisé. Le MP rejoint ainsi, mais sans doute pas pour les mêmes raisons, la position du PJD qui exclut tout amendement de cet article. Cependant, la question divise toujours la majorité, précise le quotidien Assabah dans sa livraison du jeudi 2 mai.
Ainsi, selon une déclaration accordée au quotidien, Mohand Laenser affirme qu’il «n’est pas nécessaire d’amender l’article 47». En effet, la logique politique veut, selon lui, qu’on fasse appel au parti arrivé deuxième aux élections si le vainqueur de celles-ci n’arrive pas à constituer sa majorité dans un délai raisonnable. Car, explique-t-il, il va de soi que c’est le parti qui négocie avec les autres formations et non une personnalité au sein du parti.
D’une manière plus explicite, le secrétaire général du parti de l’Epi précise que la logique impose que «l’autorité concernée» fasse appel au parti arrivé deuxième aux élections pour former un gouvernement si le chef de gouvernement désigné n’arrive pas à former une coalition gouvernementale dans un délai raisonnable. C’est d’ailleurs cette idée qui a prévalu lors des débats au sein de la Commission royale chargée de la réforme de la Constitution, confie Mohand Laenser. On s’est inspiré, souligne-t-il, de la Constitution espagnole, mais sans aller jusqu’à fixer un délai précis au chef de gouvernement désigné pour boucler ses négociations et constituer sa coalition. Les rédacteurs du projet de la nouvelle Constitution avaient alors estimé qu’il n’était pas nécessaire de fixer un délai, laissant cela à la discrétion de «l’autorité concernée», ajoute le chef de file du MP, faisant sans doute allusion au roi.
Cela dit, le secrétaire général du MP invite plutôt les partis politiques à s’accorder sur une interprétation concertée de l’article 47. Cela, bien sûr, dans le but d’éviter de tomber dans une situation de vide institutionnel si, à l’avenir, le chef de gouvernement désigné n’arrivait pas à former sa majorité dans des délais raisonnables.
Notons que, dans son mémorandum adressé à la Commission royale chargée de la réforme de la Constitution, le Mouvement populaire avait suggéré que le chef du gouvernement soit désigné au sein du parti arrivé en tête des élections ou parmi l’union des partis, formée avant le scrutin, qui aurait remporté le plus grand nombre de sièges au Parlement.