«Les relations tendues entre Abdelkader Amara, ministre de l’Equipement, du transport, de la logistique et de l’Eau et sa secrétaire d’Etat, Charafat Afilal, chargée de l’Eau, étaient un secret de polichinelle. Mais la proposition faite par le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, de supprimer le département chargé de l’Eau n’a même pas été soulevée à la direction du PPS qui a appris la nouvelle via le communiqué officiel». C’est par ces propos que le secrétaire général du PPS, Mohamed Nabil Benabdellah, a répliqué à une question du quotidien Al Massae sur cette affaire qui secoue la majorité gouvernementale, notamment l’alliance entre le PPS et le PJD.
En effet, le quotidien affirme dans son édition du week-end des 25 et 26 août qu’au moment où le chef du gouvernement a tenu à se concerter avec le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, pour proposer au roi un successeur à Mohamed Bousaid, il a préféré évoquer la suppression du département de l’Eau sans même en informer le PPS qui gérait le secteur. L’affaire a provoqué un séisme au sein de la direction du PPS qui tiendra une réunion en début de semaine prochaine en vue de débattre de la conduite politique à tenir.
Certains leaders du Livre appellent déjà à un retrait du gouvernement. Cependant, des sources du quotidien font savoir que la question de la suppression du département avait été soulevée il y a longtemps en raison des relations tendues entre le ministre Amara et Charafat Afilal. Celle-ci, ajoutent les mêmes sources, était dépourvue de toutes ses prérogatives, ce qui a eu des répercussions négatives sur la gestion du département et la réalisation de certains projets. Et durant tout l’épisode du conflit entre les deux membres du gouvernement, les interventions de Benabdallah auprès du chef du gouvernement n’ont débouché sur aucun résultat.
Le différend a également été soulevé au niveau de la coordination entre les deux partis, sans être résolu. Et pourtant, c’est un allié stratégique. Cette affaire, qui risque de faire sauter la coalition gouvernementale, a également été abordée par le quotidien Al Akhbar dans son édition du même week-end. D’ailleurs, le secrétaire général du PPS a adressé une demande au chef du gouvernement en vue de réunir la majorité gouvernementale afin de débattre de la question de la transformation du département en une direction du ministère de l’Equipement.
Mais les sources du quotidien font savoir que la prochaine réunion de la majorité gouvernementale sera consacrée à la question du renouvellement à la mi-mandat des bureaux des deux chambres du Parlement et de la possibilité de présenter des candidatures au nom de la majorité aux postes des présidents des deux instances législatives. C’est dire que la protestation du PPS, au cas où elle est programmée, sera noyée dans un menu politique hautement stratégique pour la coalition gouvernementale, qui semble-t-il, pousse le PPS à quitter le navire gouvernemental.