Le suspense est à son comble dans les couloirs du ministère des Affaires étrangères. «Le sort du concours pour sélectionner les consuls est encore inconnu depuis que la liste des candidats présélectionnés a été suspendue», rapporte le quotidien Al Massae dans sa livraison de ce vendredi 14 août. Et la raison de ce retard est à trouver dans la panique qu'ont créée les critiques émises par le souverain, lors du dernier discours royal.
Selon des sources citées par le quotidien, 45 personnes sont passées devant la commission chargée de présélectionner de nouveaux consuls à affecter dans plusieurs villes européennes. Leurs noms devaient être dévoilés dans un délai de deux semaines au plus tard.
Pour Al Massae, les résultats de ce concours seront révélateurs de la manière dont le ministère des Affaires étrangères gère les mises en garde du roi. «Surtout que le dernier concours avait été accompagné de rumeurs sur des consuls sélectionnés à l’avance, à l’exemple de celui de Frankfurt», affirme le quotidien. Et l’exercice sera, à n’en pas douter, difficile pour le secrétaire général du ministère et le directeur du cabinet du ministre qui doivent aussi penser à la représentativité de la gente féminine. Pour sa part, «Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires étrangères, s’est noyé dans des sorties médiatiques dont le seul objectif était d’absorber la colère royale qui a mis à nu les procédures actuelles de nomination pour les consulats et ambassades et l’utilisation des postes diplomatiques comme sources de revenus pour certains», souligne le quotidien.
Les sources d’Al Massae affirment que ce retard dans l’annonce des noms des consuls retenus est principalement dû à une nouvelle formule qui serait en préparation pour la gestion des nominations, «le système actuel étant principalement basé sur les liens de proximité avec les hauts responsables du ministère et sur les noms de famille».
C’est ainsi que le quotidien rapporte le cas d’une diplomate marocaine qui avait refusé de rejoindre son poste, sous prétexte que le pays d’affectation risquait d’avoir un impact négatif sur son nom de famille. Deux ans après, la diplomate a été affectée dans une capitale européenne. Le versement de son salaire, lui, n’a jamais été interrompu.
Rappelons qu’à l’occasion de la Fête du Trône, le Roi a regretté que certains consuls manquent à leurs devoirs en ignorant les problèmes de leurs concitoyens. Le souverain a donc exhorté le ministre des Affaires étrangères de mettre fin, par tous les moyens possibles, à ces défaillances et dépassements, y compris par le licenciement de tout consul dont la négligence aura été prouvée.