Six ans après la généralisation du Ramed, la moitié des Marocains démunis en est toujours exclue. Tel est le constat de l’Observatoire national du développement humain qui vient de livrer les résultats d’une enquête lancée à ce sujet.
Dans son édition du vendredi 20 juillet, Al Ahdath Al Maghribia livre les grandes lignes de cette enquête. Ainsi, rapporte le quotidien, le système du Ramed connaît d’importants dysfonctionnements qui l’empêchent d’atteindre l’ensemble des populations auxquelles il est destiné. Parmi ces dysfonctionnements, le journal cite les critères socio-économiques de sélection des bénéficiaires qui, au lieu de donner la priorité aux personnes vulnérables, les excluent du programme. A titre d’illustration, le rapport de l’Observatoire rappelle qu’en 2015, 27% des familles vivant en dessous du seuil de pauvreté bénéficiaient du Ramed. Et pour cause! Ces familles sont dans l’incapacité de payer la cotisation minimale prévue dans le cadre du Ramed pour bénéficier des prestations aux soins qu’il couvre.
Al Ahdath Al Maghribia ajoute que le rapport relève les perturbations causées par le programme au sein des hôpitaux publics, sans parler des différences considérables entre les soins offerts dans le secteur public et le secteur privé. Cette situation a eu pour conséquence de pousser les patients aptes à assumer les charges financières de leurs soins à privilégier les établissements privés, ce qui empêche les hôpitaux publics de rentrer dans leur frais, puisqu'ils supportent, de plus, les coûts additionnels générés par le Ramed. Du coup, ils ont, dans la plupart des cas, opté pour des ponctions dans leur budget d’investissement, ponctions qui ont eu des conséquences regrettables sur la qualité des services offerts au bénéficiaire du programme.
Le rapport a, en outre, précisé que le budget d’un plus de 3 milliards de dirhams alloué au programme n’est plus suffisant pour supporter le nombre de détenteurs de la carte Ramed.