A quelques mois des prochaines échéances électorales, il semble que c’en soit déjà fini de l’actuelle majorité gouvernementale. D'ailleurs, il faudrait remonter à 2018 pour trouver les traces de sa dernière réunion dédiée à un dossier déterminant. Pourtant, il y a eu d’autres dossiers encore plus chauds dernièrement, sans qu’aucun nouveau rassemblement des partis concernés n’ait eu lieu.
C’est Assabah qui fait ce constat dans son édition du lundi 26 avril, rappelant que ni la polémique autour de la révision du quotient électoral, ni le projet de loi légalisant le cannabis, ni même la loi-cadre de l’Éducation nationale ou le retard dans l’adoption des textes relatifs au registre national n’ont fait sortir la majorité de son mutisme. Du moins, pas en tant que front solidaire, car les partis de la majorité se sont bien prononcés sur ces sujets, mais à titre individuel.
Selon les sources du journal, cette situation s’explique avant tout par l’incompréhension qui règne au sein de cette majorité. D’ailleurs, chacun des partis qui la forme n’hésite pas à rejeter la responsabilité du manque de cohésion sur un ou plusieurs autres partis de cette majorité. Le quotidien ajoute également que chacun des 5 leaders des partis qui la forment pense avoir raison quand il prend position sur une question, ou fait une déclaration sur un sujet donné, même si cela est en totale contradiction avec la position des autres leaders de la majorité. En d’autres termes, aucune voix commune ne se dégage de ce rassemblement et chacun prend les décisions qui servent avant tout son propre parti.
Par ailleurs, force est de remarquer que, depuis le début de l'actuel mandat législatif, les partis de la majorité n’ont à aucun moment considéré le Chef du gouvernement, Saâd-Eddine El O
thmani, comme leur leader. Au contraire, ce dernier a même dû intervenir officiellement pour empêcher la majorité de publier un avis ou une position qui mettrait l’Exécutif dans l’embarras.
Face à une telle situation, rappelle le quotidien arabophone, Saâd-Eddine El Oth
mani n’avait que deux options: démissionner en faisant valoir l’article 47 de la Constitution et l’échec de la majorité, ou recourir à l’article 103 pour renouveler la confiance du Parlement. Sauf qu’aucun de ces deux scénarios n’a eu lieu. Et le gouvernement actuel à continuer à naviguer à vue, sans soutien réel de la majorité.