Fathallah Oualalou, mandaté par les élus municipaux, saisit la justice pour reprendre une propriété du Conseil de la ville. La révélation du maire de Rabat au quotidien arabophone Al Akhbar, dans son édition du 23 octobre, se veut un démenti sur une éventuelle tentative de sa part d'éclipser ce point de l'ordre du jour de la session du Conseil d'octobre, qui a été ajournée mercredi dernier. C'est dire à quel point le report d'une réunion des élus locaux pourrait alimenter des supputations... Mais cet ajournement de la réunion de la mairie de la capitale a eu le mérite de remettre au goût du jour une affaire de récupération de constructions appartenant aux collectivités.
Le dossier remonte aux années 1990, à en croire le quotidien. Un lot de terrain d’environ 3000 m2 est cédé par le Conseil communal de Rabat à un particulier en contrepartie de la construction d'un palais de congrès à remettre clé en main à la ville. Néanmoins, «le bénéficiaire du lot aurait violé les clauses du contrat et s'est emparée du palais, dont la commune se déclare pourtant seule propriétaire», peut-on lire dans Al Akhbar qui précise que «le maire a été mandaté par 36 élus communaux, au cours de la session du 13 août dernier, à plaider la cause de la ville auprès de la justice».
Un litige et des rumeursAbdel Mounaim Al Madani, adjoint au maire se montre aussi déterminé que Fathallah Oualalou de faire toute la lumière sur cette affaire. «Le conseil est en passe de reprendre ce qui lui appartient via tous les recours possibles». Lui aussi balaie d’un revers de la main les rumeurs qui font état de «l'implication de "forces sous-jacentes" qui empêcheraient les élus de débattre pendant les séances publiques de la problématique de ce litige foncier». Aux yeux de l’adjoint du maire, cela relève de la pure affabulation.
Oualalou comme Al Madani n’expliquent à aucun moment au journal les raisons de l’ajournement de la session programmée mercredi. Néanmoins leur engagement à défendre les intérêts de la ville en rattrapant un dossier de bien foncier ne peut être que salué. Surtout que l’affaire de ce litige incarne un phénomène assez courant dans les communes du royaume: le foncier comme l’immobilier communal est mal exploité… quand il n’est pas bradé.