Lors de la réunion d’urgence du secrétariat général du PJD, convoquée la semaine dernière suite aux propos anti-PJD de Rachid Talbi Alami, ministre RNIste de la Jeunesse et des sports, Saâd-Eddine El Othmani n’était pas présent. Ce qui le «disculpait» d’avoir participé à la rédaction du communiqué de son parti qui s’en prend violemment à celui d’Aziz Akhannouch.
Or ce n’était que partie remise, puisque le quotidien Assabah de ce lundi 1er octobre nous apprend qu’El Othmani a fini par soutenir totalement les termes de ce communiqué incendiaire, qui demandait aussi la tête de Talbi Alami. En effet, pour le chef du gouvernement et secrétaire général du PJD, le parti de la lampe se défendra à chaque fois qu’il est attaqué par qui que ce soit. Lors de la réunion du Comité national du PJD, tenue ce samedi à Rabat, El Othmani a considéré que le récent communiqué du PJD est «la réponse appropriée aux accusations de destruction des institutions» proférées par Talbi Alami.
Pour sa part, Mustapha Ramid, ministre d’Etat PJDiste chargé des Droits de l’homme, aurait déclaré que Rachid Talbi Alami participera au prochain Conseil du gouvernement et aura des comptes à rendre face à face avec El Othmani, contre lequel il serait en train de «comploter».
Dans cette guerre des mots qui oppose ministres et parlementaires du RNI et du PJD, Mohamed Aujjar, ministre de la Justice, n’a pas été en reste. Il a défendu la liberté d’expression de son collègue du gouvernement et du RNI, et estimé que les attaques PJDistes ne sont rien d’autre qu’une façon de détourner l’attention de l’opinion publique vers des futilités.
Avec tout ce rififi, on parierait à coup sûr que l’implosion de l’actuelle majorité gouvernementale ne serait plus qu’une question de jours. Mais il va falloir attendre la réunion des partis de la majorité, convoquée par El Othmani cette semaine, en vue de discuter des derniers «échanges de bons procédés» entre RNI et PJD. Selon Assabah, El Othmani a déclaré que le retour à la Charte de la majorité pourrait désamorcer l’actuelle crise.