C’était la dernière carte jouée par la défense de Yassine Radi, de l’Union constitutionnelle, pour le maintenir à la tête du Conseil communal de Sidi Slimane. La Cour de cassation vient de rendre son verdict dans le recours de l’ancien député contre la procédure enclenchée à son encontre par le gouverneur de la province afin de le destituer de son poste. Ce dernier a en effet soumis cette décision au Tribunal administratif, puis au Tribunal d’appel administratif de Rabat qui l’ont entérinée.
D’après Al Akhbar dans son édition du vendredi 15 mars, les deux tribunaux avaient, pour rappel, soutenu la décision du gouverneur qui s’était appuyé sur le contenu d’un rapport élaboré par l’inspection générale du ministère de l’Intérieur.
Dans ce document, des dysfonctionnements dans la gestion de la commune de Sidi Slimane avaient été relevés, ce qui avait amené le gouverneur à demander des explications à son président, ainsi qu’à son adjoint. Parmi les points sur lesquels les explications des deux responsables étaient très attendus figure celui lié à la classification de terrains urbains pourtant non bâtis, appartenant à l’ancien député et à des membres de sa famille, dans le cadre d’un programme de réhabilitation urbaine lancé par différents secteurs gouvernementaux. Ce dernier, explique Al Akhbar, cible principalement les quartiers résidentiels abritant effectivement des constructions, au contraire des terrains précités appartenant à Yassine Radi.
Autres dysfonctionnements majeurs relevés par la mission d’inspection et qui n’ont pas joué en faveur de l’ancien député: la manière avec laquelle une dizaine d’appels d’offres avaient été gérés par le Conseil communal, ainsi que la gestion de la collecte des taxes relatives au marché hebdomadaire. Sur ces volets, la Brigade de la police judiciaire (BNPJ) avait même été saisie, et avait entendu plusieurs responsables communaux. C’est à la demande du procureur général du Roi près de la Cour d’appel de Rabat que la BNPJ a ouvert son enquête.
Par ailleurs, sur le terrain purement politique, certains attendent avec impatience la décision de la Cour constitutionnelle concernant le cas Yassine Radi. Et pour cause, la déclaration de vacance du siège donnerait lieu à de nouvelles élections partielles qui permettraient à d’autres personnes de se positionner pour prendre la présidence du Conseil communal de Sidi Slimane. Dans cette région, rappelle le journal, l’Union constitutionnelle semble toujours bénéficier d’une avance face à ses concurrents, dont il pourra user en présentant un candidat qui pourra faire face à la forte concurrence du PAM.