Mohammed Ziane devra désormais répondre de ses actes devant la justice. Le ministère de l’Intérieur a décidé de porter plainte contre cet avocat devant le Parquet près le tribunal de première instance de Rabat, suite aux déclarations et aux graves accusations qu’il a proférées à l’égard d’une institution nationale.
L’information est rapportée par Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mercredi 13 janvier, après la diffusion par le ministère de l'Intérieur d’un communiqué dans ce sens. La publication y consacre sa «Une», mais également un décryptage dans son éditorial du jour.
D’abord, dans la «Une», le journal rapporte que la communication de l’Intérieur précise que cette procédure judiciaire intervient en application des dispositions de la Constitution, et particulièrement «des volets liés à la garantie des droits des justiciables, individus et institutions, et dans le cadre du souci de mettre en œuvre les dispositions juridiques régissant l’Etat de droit». La même source ajoute que la décision de porter l’affaire devant la justice s’appuie sur «des faits matériels concrets, à travers lesquels des institutions de l’Etat ont été offensées via la diffusion d’accusations et d’allégations fallacieuses, sanctionnées par le Code pénal, notamment les crimes d’outrage à des fonctionnaires publics lors de l’exercice de leurs missions, injure contre un corps constitué, publication d’allégations et faits mensongers et diffamation».
En fait, Mohammed Ziane a fait la sortie de trop dans une vidéo où il revenait sur la diffusion, il y a plusieurs semaines, d’un autre enregistrement où il est apparu nu en compagnie d’une femme. Mais au lieu de se défendre, comme le souligne Al Ahdath Al Maghribia, l’avocat -qui semblait d’ailleurs dans un état anormal- s’est acharné sur des institutions de l’Etat, dont il a remis en cause la crédibilité et le sens patriotique et, partant, les sacrifices des femmes et hommes qui assurent au quotidien la sécurité des Marocains. Dans cette vidéo, il adopte la même approche que celle qu'il applique quand il se charge de la défense de ses clients, en tentant d’attaquer les institutions et en remettant en cause le droit des victimes, au lieu de trouver de vraies issues à leurs affaires.
La publication fait remarquer, en outre, que le stratagème de Mohammed Ziane a toujours été basé sur l’offensive, au point même où il a eu à proférer, par le passé, des menaces envers de hauts responsables. Il est également habitué à la surenchère politique.
En droite lignée avec cette manière de faire, Mohammed Ziane s’est placé, dans cette vidéo, en victime de harcèlement et d’attaques répétées. La raison, selon lui, étant qu’il a osé défendre certains prisonniers des événements d’Al Hoceima, ainsi que l’ancien directeur de publication d’Akhbar Al Yaoum, Taoufik Bou
âchrine. Il a de même accusé la justice et le parquet de passer outre les valeurs qui les encadrent.
Selon le quotidien, Mohammed Ziane a terminé sa vidéo en diffamant des personnalités dont les compétences sont pourtant connues et reconnues, notamment dans la préservation de la paix et la sécurité du pays. Là encore, l’avocat semble oublier que sa dernière sortie, remettant en cause la compétence des sécuritaires Marocains dans la lutte anti-terroriste, s’est rapidement retournée contre lui, particulièrement lorsque l’épouse du terroriste présumé, dont il démentait les liens avec des projets d’attentats, a tout déballé sur ce que son mari et ses complices projetaient de perpétrer dans le Royaume.
Au-delà de la chute de Mohammed Ziane que laisse présager cette énième polémique autour de lui, la procédure judiciaire intentée par le ministère de l’Intérieur a une toute autre portée, celle de rappeler que le Maroc est un Etat de droit des individus, mais aussi des institutions. Et c’est ce que souligne Al Ahdath Al Maghribia dans son éditorial. Car, comme les individus, les institutions ont le droit de se défendre devant la justice quand on les diffame ou les accuse à tort et à travers. Cela fait d’ailleurs partie des fondamentaux d’un Etat de droit. Et la publication d’ajouter qu’il est fini le temps où, comme à l’époque où Mohammed Ziane occupait la fonction de ministre, un haut responsable du gouvernement pouvait convoquer un journaliste dans son bureau pour lui demander «qui tu es pour écrire cela ou cela» à propos d’une institution ou un organisme. Ces affaires ne se règlent plus comme cela. Aujourd’hui, une institution peut également se défendre devant la justice lorsque son ou ses responsables font l’objet d’attaques diffamatoires, quel que soit le moyen utilisé pour cela.