La scène politique de Kénitra connaît une vive tension entre le PJD et l’Istiqlal, laissant présager le déclenchement d’une guerre ouverte entre les deux partis. Le ministre de l’Energie et des mines, Aziz Rabbah, qui occupe le poste du président de la commune urbaine de Kénitra, n’a pas tardé à répondre à un communiqué critique de ses opposants dans le conseil de la ville. Il a profité de la présence du chef du parti, Saâd-Eddine El Othmani, à une rencontre avec les militants samedi dernier, pour décocher des flèches au parti de l’Istiqlal, sans toutefois le désigner nommément. Mais il est clair qu’il visait le PI qui constitue, avec le PAM, le courant opposé à la majorité PJDiste chargée de la gestion de la ville.
Le maire a catégoriquement réfuté les données contenues dans le communiqué attribué à la section du PI dans la capitale du Gharb, communiqué qui fut amplement relayé par les réseaux sociaux: «Le PJD accepte toutes les critiques constructives, à condition qu’elles émanent d’une véritable opposition et non pas d’une opposition préfabriquée», a martelé Rabbah. Et d’ajouter qu’une grande partie des informations diffusées sur la gestion du conseil communal est dénuée de tout fondement. Certaines parties, poursuit-il, versent dans les mensonges et les allégations pour se refaire une virginité auprès de l’opinion publique. Mais le fait de déformer les faits, souligne Rabbah, ne change rien à la réalité du terrain qui atteste de l’importance des réalisations accomplies sous le mandat du PJD et de ses alliés dans le conseil.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du lundi 25 novembre, que le maire de Kénitra appelle ses détracteurs à faire une comparaison entre la situation de la ville aujourd’hui et son état dans un passé récent. A preuve, ajoute-t-il, la capitale du Gharb est devenue la troisième ville, après Casablanca et Tanger, en matière d’attrait des investissements. Quant au communiqué attribué à la section de l’Istiqlal à Kénitra, il avait indiqué que les promesses faites par le PJD lors de ses campagnes électorales n’avaient pas été tenues, exception faite du soutien accordé aux associations qui lui sont affiliées.
Un soutien, ajoute le même document, que l’on peut classer dans la catégorie des campagnes électoralistes prématurées et dûment financées par l’argent public. Les rédacteurs du communiqué portent la responsabilité de la situation désastreuse dans laquelle se trouve la ville au conseil municipal. Ils soulignent que cette situation perdure malgré les dix ans de gestion du PJD, une décennie qui, de surcroît, a été caractérisé par le lancement de grands chantiers royaux et l’augmentation des recettes de la commune.