Justice: ces célèbres magistrats qui ont marqué l'histoire du Maroc

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Revue de presseKiosque360. Maâti Bouabid, M’Hamed Bahnini, Driss Dahak, mais aussi, et loin dans l’histoire du Maroc moderne, Cheikh Al Islam et Abi Chouaib Doukkali, entre autres personnalités célèbres. Ce sont des commis de l’Etat qui ont tous démarré leur carrière en tant que magistrats.

Le 26/03/2021 à 20h21

Au long de l’histoire du Maroc indépendant, beaucoup de magistrats se sont retrouvés à la tête des départements clé du gouvernement et de l’Administration. Pour la plupart, ils ont dû troquer la robe noire contre un maroquin de ministre dans des conditions pour le moins particulières. Dans un dossier qu’il leur a consacré dans son édition du 26 au 28 mars, le quotidien Al Akhbar revient sur le parcours de certains parmi ces hommes au destin exceptionnel. 

Le cas le plus récent n’est autre que celui du nouveau Premier président de la Cour de Cassation, et donc président délégué du Conseil supérieur du Pouvoir judiciaire, Mohamed Abdennabaoui. Il s’est fait connaître en tant que directeur des affaires pénales au ministère de la Justice après une longue carrière de procureur. En 2017, il est propulsé au devant de la scène en devenant le premier président du ministère public de l’ère de l’indépendance du pouvoir judiciaire. Abdennabaoui, poursuit le quotidien, est avant tout un pénaliste reconnu. On lui doit entre autre d’avoir participé à l’élaboration de plusieurs conventions relatives notamment à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, mais aussi au code de la procédure pénale, la loi antiterroriste, entre autres.

Driss Dahak est également l’un des magistrats au parcours hors norme. Après le décès de l’ancien secrétaire général du gouvernement, Abdessadek Rabiî, il n’a fallu que quelques heures pour lui trouver un digne remplaçant, écrit le quotidien. Driss Dahak, juriste de premier ordre est, entre autres, l’artisan de la loi relative à l'indemnisation des victimes d'accidents de la circulation. Membre de l’Académie du Royaume, ancien premier président de la Cour suprême, ancien membre de plusieurs organisations régionales et internationales, Dahak n’a cessé de collectionner les titres au long de son parcours.

S’il est des gens qui se souviennent encore de Maâti Bouabid comme premier ministre, peu savent que ce natif de Derb Sultan était aussi un footballeur et ancien président du club du Raja de Casablanca et surtout un ancien procureur du Roi, nommé par feu Mohammed V avant d’embrasser une carrière d’avocat. Chef de parti politique, l’UC qu’il a fondé, il a été également ministre à plusieurs reprises, notamment le plus jeune ministre de la Justice, avant de finir sa carrière à la tête du gouvernement au début des années 80. Maâti Bouabid a été nommé procureur du Roi par Mohammed V et premier ministre par Hassan II, note le quotidien.

Ahmed Majid Benjelloun a eu un parcours presque identique, la politique et le sport en moins. Procureur du Roi à Marrakech, puis au tribunal militaire à Meknès, il devient par la suite avocat à Fès, puis professeur de droit. Il a même été pendant longtemps conseiller juridique du Palais et, pendant l’état d’exception, ministre de... l’Information dans le gouvernement présidé par Hassan II en 1965. C’est un parcours qui n’est pas sans rappeler celui d’un autre proche du Palais, M’Hamed Bahnini.

Magistrat au Haut tribunal chérifien, directeur du cabinet du Sultan, il sera douze fois ministre depuis 1958. Il a notamment été ministre de la Justice, vice-Premier ministre, secrétaire général du gouvernement et ministre d’État chargé des Affaires culturelles, mais il est plus connu pour avoir été précepteur des princes et princesses au Collège royal. Mehdi Ben Bouchta fait également partie de ces hommes qui ont abandonné la robe noire pour un fauteuil du gouvernement. Juriste, puis sociologue de formation, il a d’abord été magistrat au tribunal de première instance de Rabat, puis directeur de cabinet du Premier ministre et, ensuite, chargé de mission au Cabinet royal, puis ministre de la Jeunesse et des sports. Il a fini sa carrière en devenant directeur de la Somaca, un domaine qui n’a manifestement rien à voir avec sa formation et sa carrière initiale.

Une évolution de carrière qui n’est pas sans rappeler celle de Mohamed El Habib Fassi-Fihri, un magistrat devenu diplomate à l’ONU. Il a démarré sa carrière comme magistrat au tribunal puis haut fonctionnaire au ministère de la Justice pour devenir, des années plus tard, diplomate et juge permanent au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Et ce, après une longue et riche carrière d’ambassadeur, notamment en Grèce et en Autriche.

Plus loin dans le passé, le Maroc a connu d’autres cas de magistrats dont la carrière les a menés aux premiers cercles du pouvoir. Al Akhbar cite deux noms, également nationalistes de première heure: Cheikh Al Islam Mohamed Belarabi El Alaoui et Abi Chouaib Doukkali. Les deux ne sont plus à présenter. Le premier était magistrat est devenu ministre de la couronne. Le second a démarré sa carrière également comme magistrat pour devenir «mufti» de trois rois. Il a été ministre de la Justice jusqu’en 1923, puis il s’est retiré, pour des raisons de santé, avec un titre de «ministre honorifique».

Par Amyne Asmlal
Le 26/03/2021 à 20h21