Toute la presse, à paraître ce jeudi 22 mai, consacre l'essentiel de ses Unes au passage de Driss Jettou, premier président de la Cour des comptes, mercredi, devant les deux Chambres du Parlement. Pour l'éditorialiste de L'Economiste, il s'agit d'un "moment historique". Force est de reconnaître que c'est la première fois qu'un président de la Cour des comptes fait une synthèse du rapport de son institution sous la Coupole. Une démarche rendue possible grâce à la Constitution de 2011. L'Economiste met en exergue les mises en garde de Jettou pour ne citer que le déphasage entre les prévisions et réalisations des lois de finances.
Akhbar Al Yaoum reprend de son côté les termes de Jettou selon lesquels, la Cour des comptes trouve des difficultés à contrôler les déclarations de patrimoine qu'elle reçoit. Selon le quotidien, l'organisme dirigé par Jettou a reçu quelques 100.000 déclarations. Cette institution est dans l'incapacité de traiter que ce soit au niveau du fond ou de la forme. Dans ce sens, Jettou a affirmé que son organisme a procédé à une comparaison avec des pays comme la France, la Belgique et le Portugal. A l'issue de ce benchmark, elle en a conclu que le nombre des déclarations ne dépassait pas les 700. Pour remédier à cet état de fait, un projet de loi est en cours de préparation pour se doter d'un cadre législatif pour la déclaration du patrimoine. Annass fait savoir que Jettou a critiqué la gestion des finances publiques, soulignant que les prévisions du gouvernement ne sont pas réalistes. Selon le journal, le président de la Cour des comptes a mis le doigt sur les dysfonctionnements qui caractérisent l'exécution des budgets d'investissement et la non transmission à la Cour des comptes des rapports sur l'efficacité des stratégies sectorielles. Idem pour ce qui est du rapport du Trésorier général concernant l'exécution du budget de l'Etat.
Al Ahdath Al Maghribiya avance, pour sa part, que le rapport de la Cour des comptes n'a pas été du goût des députés, ni des conseillers et bien évidemment des membres du gouvernement. Le quotidien a relevé que Jettou a présenté son rapport devant seulement quatre ministres, des deux tiers des élus et quelques conseillers. Al Ittihad Al Ichtiraki estime, quand à lui, que Jettou a blâmé chiffres à l'appui le gouvernement et mis à nu ses lacunes. Le journal a donné un exemple des chiffres frappants révélés le rapport de Jettou, à savoir celui de la dette du Trésor qui a atteint à fin 2013, près de 554 milliards DH, soit 62,5 % du PIB. Institution indépendante dont la mission est de veiller à la transparence et à l'optimisation en matière de gestion des finances publiques, les constats de la Cour des comptes ne font pas l'unanimité. Toujours est-il, ses recommandations constituent des feuilles de route pour résoudre des problématiques de taille.