Les réactions aux déclarations de Ban Ki-moon sur le Sahara s’enchaînent, et pas seulement au Maroc. Jacques Attali, économiste, écrivain et conseiller d'Etat honoraire français ne prend pas de pincettes pour dénoncer l’écart de conduite du Secrétaire général de l’ONU lors de sa visite en Algérie.
«Quelle mouche a donc piqué le secrétaire général de l’ONU? Cette expression ne faisait pas partie, jusqu’à présent, du langage soigneusement répertorié qu’utilisent les diplomates onusiens pour parler de cette zone», souligne-t-il sur son blog, en faisant référence au terme “occupation” utilisé par Ban Ki-moon pour qualifier la situation au Sahara.
Cette déclaration peut avoir en effet des conséquences graves, en compliquant davantage les relations déjà tendues entre le Maroc et son voisin algérien. «Sans doute peut-on s’attendre à ce que l’animosité entre l’Algérie et le Maroc y trouve des raisons de s’accroître», ajoute-t-il.
Ce genre de déclarations a en effet de quoi briser le rêve de Jacques Attali de voir un jour se dessiner un Maghreb uni. Il ne le cache pas : «Il n'a jamais été plus important, pour eux comme pour nous, que les pays du Maghreb s'entendent bien».
Revêtant sa casquette d’économiste, Attali explique tout l’intérêt que représenterait, pour chacun des pays, un marché maghrébin uni, mais la fermeture des frontières entre le Maroc et l’Algérie ne permet pas de saisir cette opportunité. Et à ce niveau, «ce ne sont pas les déclarations récentes du Secrétaire général des Nations Unies qui vont arranger les choses».
Dans sa chronique, Attali va encore plus loin en dressant une situation alarmante de l’économie algérienne qui doit faire face à une chute des prix du pétrole. Si cette tendance venait à durer dans le temps, «l’économie algérienne s’effondrera et des habitants de l’Algérie elle-même pourraient décider de traverser le Maroc» pour rallier ensuite l’Europe.