Le mouvement de contestation sans précédent contre Hamid Chabat, le secrétaire général de l'Istiqlal, s'amplifie. En effet, nombre de militants appellent à son départ. Par ailleurs, des actions sont prévues pour convoquer le Comité exécutif et le Conseil national. Dans sa version de ce mardi 28 mars, Al Alam, organe officiel du parti de la Balance, publie ainsi un encart annonçant une décision de Chabat de pourvoir quatre postes vacants au sein du Comité exécutif, postes jusqu'ici occupés par des membres du parti, sanctionnés pour avoir osé le contrarier. Cette décision a été jugée "illégale et unilatérale" par les détracteurs de Chabat qui lui reprochent de gérer à sa façon le parti historique de feu Allal Al Fassi. Or, Al Alam passe sous silence ce mouvement de rebellion interne, faisant en revanche la part belle aux turbulences qui secouent le PJD depuis que Saâd-Eddine El Othmani a accepté d'intégrer l'USFP dans sa coalition, malgré le refus de Abdelilah Benkirane. Vendredi soir, le mouvement de contestation istiqlalien a pris une nouvelle tournure avec la publication par 14 membres du Comité exécutif, et pas des moindres, d'un communiqué dénonçant les dérives et les prises de décisions à l'emporte-pièce du leader istiqlalien. Il est ainsi reproché à Chabat de n'avoir pas respecté la justice qui a, récemment, ordonné la levée de la suspension de Yasmina Baddou et de Karim Ghellab jusqu'à la fin du prochain congrès du parti, dont la date a été reportée sine die. Au lieu de se conformer à cette décision de justice, le secrétaire général a donc choisi "l'escalade". Ses opposants l'accusent d'avoir ouvert un nouveau dossier auprès de la commission disciplinaire du parti. C'est l'acharnement tout court. La contestation prend, ce mardi, une nouvelle ampleur avec la réunion des signataires des 14 membres du Comité exécutif et de tous les députés et conseillers représentant l'Istiqlal au sein du Parlement. Cette information a été confirmée par Akhbar Al Yaoum qui affirme, dans son édition de ce mercredi, que la réunion de contestation et de redressement fait suite à la décision unilatérale de Hamid Chabat de remplacer quatre membres du Comité exécutif sans avoir pris l'aval de la première structure décisionnelle du parti. Il a ainsi décidé d'écarter, précise le journal, Mohamed Ansari, devenu membre du Conseil constitutionnel, Kenza El Ghali, nommée récemment ambassadeur du Maroc au Chili, Mohamed Sihamid et Taoufik Hjira. Des efforts soutenus sont déployés pour réunir le Comité exécutif, en vue de convoquer un Conseil national extraordinaire.
Le 28/03/2017 à 00h10