Istiqlal: Chabat sème la zizanie au sein de son parti

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Revue de presseKiosque360. Chabat a réussi à neutraliser ses adversaires Hejira, Ghellab et Badou. Condamnés par le Conseil disciplinaire qui a gelé leurs activités durant dix-huit mois, ces opposants sont écartés de la course au poste de SG et ne peuvent, en théorie, même plus participer au Congrès.

Le 10/02/2017 à 23h05

Le secrétaire général de l’Istiqlal vient d’ouvrir un nouveau front dans sa guerre contre ses détracteurs. En faisant traduire Hejira, Ghellab et Badou devant le conseil disciplinaire qui les a condamnés au gel de toutes leurs activités pendant dix-huit mois, Chabat s’engage dans une nouvelle bataille à quelques semaines du Congrès du parti. 

Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum qui s’est intéressé au sujet dans son édition du week-end des 11 et 12 février, cette sanction a pour conséquences directes d’empêcher les trois anciens ministres et membres du Comité exécutif de participer au prochain Congrès qui se tient fin mars. Ce qui les met de facto hors course pour le poste du secrétaire général.

La réaction des concernés est presque la même. Karim Ghellab, ancien ministre et ancien président de la première Chambre a ainsi affirmé dans une déclaration au journal qu’il n’a pas été surpris par cette sanction. Il a qualifié le recours au Conseil disciplinaire de «pièce théâtrale» dont l’objectif est d’écarter les détracteurs de Hamid Chabat de la course au poste de secrétaire général. Et de préciser: «Nous sommes membres d’un mouvement qui conteste la légitimité de Hamid Chabat. A ce titre, nous allons participer au Congrès et le pousser vers la sortie».

Quant à Taoufiq Hejira, président du Conseil national, il qualifie la décision du Conseil disciplinaire d’«illégitime», se basant sur le fait qu’elle n’a pas été signée par son président, Ahmed Kadiri, qui s’est retiré du Conseil. Par ailleurs, il rappelle qu’il est membre du parti bien avant que Hamid Chabat n’y adhère. «Je suis membre de l’Istiqlal depuis cinquante-trois ans et j’y ai gravi tous les échelons», a-t-il précisé.

D'autre part, des sources proches de Hamid Chabat citées par le journal, affirment que les trois dirigeants peuvent toujours introduire un recours en appel pour contester la décision du Conseil disciplinaire. D’autres sources, également citées par le journal, confient que cette affaire pourrait finalement être portée devant la justice.Le journal souligne également que selon les statuts du parti, seuls ceux qui ont été membres du dernier Comité exécutif jusqu’à la fin de leur mandat ont le droit de se présenter au poste de secrétaire général. De ce fait, certains ténors comme M’hammed El Khalifa, Mohammed El Ouafa, Nizar Baraka ou encore Abdelouahed El Fassi, ne peuvent pas se porter candidats. C’est désormais le cas, après cette sanction du Conseil disciplinaire, de Taoufiq Hejira, Karim Ghellab et Yasmina Badou. Le seul candidat potentiel qui pourra faire face à Chabat est l’ancien ministre duTourisme et trésorier du parti, Adil Douiri. Mais ce dernier a décidé finalement de ne pas se présenter, après un accord conclu entre son père, M’hammed Douiri, et Hamid Chabat.

En définitive, note encore le journal, la seule solution pour barrer le chemin à Hamid Chabat serait d’ouvrir la possibilité de candidature aux personnes en dehors du Comité exécutif. Ce qui revient, encore une fois, à changer les statuts du parti. Or, cela semble très difficile étant donné que c’est un proche de Hamid Chabat, Abdelkader El Kihel en l’occurrence, qui préside la sous-commission des statuts et des règlements par laquelle doit passer obligatoirement toute proposition d’amendement de ce genre. 

Par Amyne Asmlal
Le 10/02/2017 à 23h05