Investissements: les Emirats se détourneraient-ils du Maroc en faveur de l'Algérie?

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Revue de presseKiosques360. Les Emirats arabes unis accordent des financements de plusieurs milliards de dollars à l’Algérie. Des investissements qui peuvent augurer un revirement en défaveur du Maroc. Les explications.

Le 07/12/2016 à 01h26

Les Emirats arabes unis et l’Algérie sont-ils en passe d’entamer une nouvelle étape de leurs relations bilatérales ? Au vu des investissements colossaux accordés ces dernières semaines par les Emirats au voisin algérien, il semblerait, en effet, que les relations entre les deux pays connaissent actuellement un changement notable, mais pour le moins surprenant.

Le quotidien Assabah qui relate cette information, dans son édition de ce mercredi 7 décembre, s’interroge sur la signification de ce changement de cap inattendu de la part des Emiratis, et n’hésite pas à se demander s’il n’y a pas lieu d’y voir un détournement des EAU du Maroc en faveur de l’Algérie.

Le total des investissements des Emirats en Algérie a dépassé, selon Assabah, le seuil des 40 milliards de dirhams émiratis, sans parler ses financements prévus à l’avenir. Le ministère de l’Industrie et des mines algérien table même sur une augmentation des investissements émiratis en Algérie, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables, l’agriculture et le tourisme. Par ailleurs, le ministère de l’Économie émirati estime que l’Algérie est un partenaire stratégie au vu des volumes des échanges entre les deux pays. Il a atteint en 2015 plus de 3,6 milliards de dirhams.

Les spéculations autour du «secret» derrière ce revirement vont bon train. Certains observateurs y voient la fin d’une ère où le royaume était considéré par les EAU comme leur principal partenaire dans la région. D’autres, plus mesurés, n’y voient qu’une stratégie des Emiratis qui consisterait à «ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier». Autrement, diversifier ses financements étrangers afin d’amortir les risques.

Le quotidien rappelle deux faits importants qui rendent encore plus difficile la démystification de cette nouvelle appétence des Emiratis pour le marché algérien. Le premier est que du temps des anciens dirigeants des EAU, l’investissement en Algérie n’a jamais été à l’ordre du jour. Le second est que ce pays du Golfe a acté avec le royaume plusieurs conventions de partenariats stratégiques. Jusque-là, le Maroc était, rappelle le quotidien, le partenaire par excellence des Emirats arabes unis dans la région du Maghreb.

Par Mouna Qacimi
Le 07/12/2016 à 01h26