C’est une première qu’un parti politique au Maroc exulte suite à la sortie de l’un de ses ministres du gouvernement, écrit le journal Assabah dans son édition du vendredi 10 avril. C’est en tout cas ce qui vient de se passer au sein de la direction du parti de l’Union constitutionnelle, qui est allé même jusqu’à orner le siège du parti de guirlandes, pour célébrer le renvoi de l'un de ses dirigeants, Hassan Abyaba, du gouvernement.
Mohamed Sajid, secrétaire général du parti, qui a quitté le gouvernement El Othmani au moment où Abyaba l’intégrait, étair le premier à savourer cette éjection du «Gaston Lagaffe» du gouvernement. Entre les deux hommes, les rixes au sein du bureau politique du parti étaient devenues chroniques. Abyaba est allé même jusqu’à faire venir un huissier de justice au siège du parti du cheval pour exiger de Sajid qu’il lui remette la liste complète des membres du Conseil national du parti.
Pire, Abyaba, en vue de réaliser ses futurs desseins politiques, a fait bande à part avec Driss Radi, un autre membre de la direction du parti très influent dans la région Rabat-Salé-Kénitra, et dont il voulait en faire un chaval de bataille en vue de conquérir une vaste base électorale au sein des différentes sections du parti à travers le pays.
Cet activisme politique sournois dérangeait aussi les ambitions de l’actuel N°2 de l’UC, Abdallah El Ferdaous. Ce dernier, plus que Mohamed Sajid, a doublement jubilé. D’une part, son fils aîné et non moins collègue au sein du parti, Othman, a été promu ministre et, d’autre part, son principal adversaire à la succession de Mohamed Sajid a quasiment été tué politiquement par son renvoi précipité du gouvernement.
En fait selon, Assabah, Hassan Abyaba a été placé dans un habit trop vaste pour lui et qui lui a donné des ambitions démésurées. Durant les six mois qu’il a passés à la tête d’un super ministère réunissant trois départements, il s’est montré «si arrogant», écrit le journal, qu’il s’est fait beaucoup d’ennemis, surtout parmi ses soutiens et ses proches, au nez desquels il a éteint son téléphone, s’il ne les toisait pas en face.