Le ministre des Affaires étrangères Miguel Rodriguez Mackay a présenté, vendredi soir, sa «démission irrévocable» à cause de «divergences» sur la conduite des questions internationales par le gouvernement.
Mackay sera resté un mois et quatre jours à la tête du ministère. Pendant cette période, il a signé, le 18 août, le communiqué de retrait de la reconnaissance de la «rasd», réaffirmant le soutien du Pérou à la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
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Dans sa lettre de démission au président, Mackay écrit notamment:
«J'ai accompagné votre mandat durant ce mois et 4 jours dans le poste que vous m’avez confié. Au cours de cette période, l'objectif fixé était de revitaliser la politique étrangère du Pérou, en corrigeant les erreurs et en essayant de renforcer le déroulement de la vie internationale de notre pays».
Les divergences évoquées par Mackay porteraient sur deux questions principales: la reconnaissance de la «rasd» et l’adhésion du Pérou à la Convention de l’ONU sur le droit de la mer.
A propos du Sahara, le désaveu du chef de l’Etat péruvien à son ministre des Affaires étrangères est venu sous forme d’un tweet dans lequel Pedro Castillo marquait le premier anniversaire du rétablissement des relations avec la «rasd».
Il avait écrit à ce sujet: «Après une année du rétablissement des relations avec la République arabe sahraouie démocratique, nous persistons dans la défense de son autodétermination souveraine».
Selon des sources citées par le quotidien Pérou21, «il n'y avait pas eu de coordination entre le Palais présidentiel et le siège du ministère des Affaires étrangères (Torre Tagle)» sur ce sujet, entre autres.
Outre la question de la convention de l’ONU sur le droit de la mer, explique le journal, «un autre épisode qui montre le manque de coordination est la prise de position du président le 8 septembre, reconnaissant la souveraineté de la République arabe sahraouie démocratique, alors qu'en août le ministère des Affaires étrangères avait annoncé la rupture des relations diplomatiques entre le Pérou et cet Etat».
Le quotidien El Comercio souligne qu’une autre question a révélé une «évidente incompatibilité» entre les deux hommes. Il s’agit de l'accord régional d'Escazú sur l’environnement auquel est opposé Mackay.
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Avec le départ précipité du ministre, le Maroc perd un ami au sein du gouvernement péruvien et un fin connaisseur du différend autour du Sahara.
Fin juin dernier, peu avant sa nomination à la tête de la diplomatie péruvienne, Mackay réaffirmait à la MAP sa conviction que «le territoire du Sahara n’a jamais été terra nullius, mais il a toujours appartenu au Maroc».
Il avait ajouté que le Pérou, en «reconnaissant un Etat qui n’existe pas, s’est converti malheureusement en une île isolée», ajoutant que «cette situation devrait être corrigée pour que les Péruviens recouvrent le meilleur de leur diplomatie» léguée par des hommes comme Alberto Ulloa Sotomayor, Victor Andrés Belahunde et Javier De Cuellar.