Impôts: Le gouvernement rectifie le tir et augmente l’IS

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Revue de presseKiosque360. La morasse du projet de la Loi de finances 2016 prévoit une révision à la hausse de l’impôt sur les sociétés. Une mesure presque coercitive qui risque de se retourner contre le gouvernement, selon les analystes.

Le 14/10/2015 à 22h54

Le patronat et le gouvernement ne sont pas près de vivre leur lune de miel. Adopté ce mercredi 14 octobre par le gouvernement, le projet de loi de finances n°70-15, au titre de l'exercice financier 2016, ne sera certainement pas du goût des chefs d’entreprises.

En effet et comme le rapporte Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce jeudi, le projet de loi prévoit une hausse du taux de l’impôt sur les sociétés (IS). Celui-ci devrait passer la barre des 30% pour atteindre les 35% à 37%.

Dans une déclaration au quotidien, Mehdi Lahlou, économiste et universitaire, explique que la décision du gouvernement s’insère dans le cadre du processus de réforme fiscale, entrepris depuis des années par les gouvernements qui se sont succédé au pouvoir. Derrière la révision à la baisse, à l'époque, du taux de l’IS qui était passé de 40% à 30%, ces gouvernements avaient un double objectif: renflouer les caisses de l’Etat en incitant les entreprises à déclarer leurs bénéfices et encourager l’investissement. En vain. Ce qui amène Lahlou à mettre en doute la capacité du gouvernement actuel à réussir là où les gouvernements précédents ont échoué.

Interrogé sur la teneur de cette décision du gouvernement, l’économiste Ali Boutouala a pour sa part déclaré à Akhbar Al Yaoum qu’elle n’aurait pas de répercussions sur les recettes fiscales de l’Etat. Selon lui, 60% des entreprises en activité au Maroc ne déclarent aucun bénéfice annuel, alors que 80% des recettes fiscales proviennent des grandes entreprises qui sont d'ailleurs peu représentatives du tissu entrepreneurial national. Cette "originalité" fait en sorte que le régime fiscal marocain soit d'abord basé sur l’impôt sur le revenu qui est stable et assuré à la source.

Donc, pour Boutouala, si une réforme du régime fiscal au Maroc n’est pas entreprise de manière sérieuse, une décision comme celle décidée dans le projet de Loi de finances 2016 n’aura pas d'incidence sur l’activité des entreprises, conclut-il.

Par Mounir El Figuigui
Le 14/10/2015 à 22h54