Implication de l’UA dans le dossier du Sahara: le pied de nez du SG de l’ONU à Alger

Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU.

Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU. . DR

Dans son rapport annuel sur le Sahara, le SG de l’ONU, Antonio Guterres, a superbement ignoré la rencontre de son envoyé personnel Horst Köhler avec le commissaire algérien du Conseil Paix et sécurité (UA) précisant, envers et contre Alger, que le dossier demeure du seul ressort des Nations unies.

Le 05/04/2018 à 15h39

La campagne rageuse d’Alger pour tenter d’impliquer l’Union africaine dans le dossier saharien a finalement été vaine. Dans son rapport annuel sur le Sahara, Antonio Guterres a été on ne peut plus clair en soulignant le «leadership de l’ONU» dans la conduite du processus engagé en 2007 à Manhasset, New York, pour trouver une issue politique au différend.

Evoquant la rencontre de Köhler avec les dirigeants de l’UA, le 12 janvier dernier à Addis-Abeba, Guterres s’est félicité, dans le paragraphe 26 de son rapport, que les interlocuteurs aient «affirmé leur soutien à mon envoyé personnel et reconnu le leadership de l’ONU dans le processus».

Le premier responsable de l’ONU a enfoncé le clou à Alger en ignorant complètement la rencontre qu’a eue son émissaire Horst Köhler, le 10 janvier à Bruxelles, avec le commissaire algérien du Conseil de l'UA "Paix et sécurité", le dénommé Ismaïl Chergui. En faisant l’impasse sur cette rencontre malvenue avec le diplomate d’un pays résolument hostile à l’intégrité territoriale du Maroc, et dont la tentative pour impliquer l’UA dans un dossier relevant pourtant du seul ressort de l’ONU est destinée à brouiller les pistes, Guterres donne pleinement raison à la demande du Royaume de maintenir le dossier dans le seul périmètre de l’organisation onusienne.

D’ailleurs, de larges extraits du discours du roi Mohammed VI, à l’occasion du quarante-deuxième anniversaire de la Marche verte, le 6 novembre dernier, sont repris dans le rapport du SG de l’ONU (paragraphe 11). «Le 6 novembre, le roi Mohammed VI a prononcé un discours à l’occasion du quarante-deuxième anniversaire de la Marche verte. Le souverain a déclaré que le Maroc maintenait son engagement à travailler dans le cadre du processus politique, en adhérant à la dynamique actuelle que j’ai voulue, et à coopérer avec mon envoyé personnel», rappelle le SG de l’ONU.

Guterres tient à rappeler également les fondamentaux du discours royal de la Marche verte: le rejet de toute solution en dehors de la pleine souveraineté du Maroc sur le Sahara et autre que sa proposition d’autonomie; la nécessité pour toutes les parties d’assumer leurs responsabilités en vue de trouver une solution définitive; le respect pour le Conseil de sécurité, seul organe international chargé de superviser le processus de règlement, et le rejet de toute proposition obsolète visant à détourner le processus de règlement du mandat fixé.

Vous avez bien lu: «le respect pour le Conseil de sécurité, seul organe international chargé de superviser le processus de règlement». Une exigence royale dont Guterres a pris note et acte en confirmant solennellement que l’ONU demeure le seul parrain du dossier du Sahara.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 05/04/2018 à 15h39